La tempête qui a fait exploser les taxes à Notre-Dame-de-Montauban

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Par Gaétan Genois
La tempête qui a fait exploser les taxes à Notre-Dame-de-Montauban
Vue du territoire de Notre-Dame-de-Montauban. Photo - Offerte par Notre-Dame-de-Montauban (Facebook) (Photo : Offerte par Notre-Dame-de-Montauban (Facebook))

Ces dernières années, Dame Nature n’a pas été tendre avec les municipalités et leur a occasionné bien des problèmes. À Notre-Dame-de-Montauban, la tempête et les inondations successives ont été la cause de dépenses qui se sont répercutées sur le compte de taxe.

Le maire Marcel Picard avoue qu’on ne peut se rallier à une hausse de 20 % du compte de taxe. « On ne peut pas l’accepter non plus », admet le premier élu.

La hausse du compte de taxes dépasse les 20 % et atteindrait beaucoup plus pour certains résidents.

La tempête s’est répercutée jusqu’à l’hôtel de ville, où plus d’une centaines de citoyens étaient présents à la réunion du conseil du 13 février.

Bien des résident gardent en travers de la gorge les chiffrent à la hausse du compte de taxes.

Tout ce mécontentement trouverait son origine dans la tempête du tout début 2023, qualifiée d’absolument extraordinaire par le maire Picard. Comme si ce n’était pas assez, la municipalité a été frappée par des inondations successives en 2023 jusqu’au début 2025, dont une extrêmement importante.

Tempête coûteuse

Cette dernière tempête d’août 2024 aurait coûté à elle seule 3,5 millions de dollars à la municipalité, selon le chiffre fourni par M. Picard.

« Il n’y a aucune assurance qui peut payer quoi que ce soit, et au ministère de la Sécurité publique (MSP), c’est le silence radio pour l’instant », déclare-t-il.

La ville ne sait donc pas à quelle hauteur le ministère apportera son aide financière. « 70 %, 50 %, 20 %, ils ne disent pas un mot encore ». De son côté, la municipalité a dû réparer les chemins immédiatement.

« Il a fallu emprunter de l’argent pour être capable de réparer nos chemins, explique le maire. Il n’y en avait plus à beaucoup de places ». On a même déploré un décès suite à ces événements tragiques.

Explosion des coûts

En même temps, les coûts ont explosé, des lignes sur l’asphalte jusqu’aux contrats de neige, passés de 250 000 $ à 650 000 $ en passant par les arpenteurs, ingénieurs, etc. « Malheureusement les salaires n’ont pas explosé », remarque-t-il.

Comme conséquence, le taux de base a été haussé de 60 cents à 79,5 cents avec un effet désastreux sur la facture résidentielle.

« Peu de villes ont eu des dégâts comme nous. Ici ce n’est pas croyable », clame Marcel Picard, qui annonce en même temps que les compte de taxes des années futures dépendront des montants accordées par le MSP pour aider à éponger la facture.

Hausses catastrophiques

Les réactions sont vives chez certains. Pour sa part, l’ex-conseillère Marjolaine Morasse se dit très déçue après la réunion du conseil.

« Les hausses de taxes sont catastrophiques, proteste cette résidente. Le monde est découragé. Ce n’est pas juste 20%, mais 32,5 % d’augmentation. Les gens vivent de l’incertitude. Pour certains, je me demande comment ils vont faire pour payer tout ça.

Le budget est parti de 3,6 M $ et on est rendus au-delà de 7,4 M$.  »

Selon elle, cinq propriétaires auraient même mis leur propriété en vente suite à ces majorations.

Elle se questionne sur l’emprunt qui a dû être fait. « Vont-ils faire 24 ponceaux en un an, demande-t-elle à propos de la réfection des chemins. Pourquoi n’ont-ils pas réparti cette somme sur deux ou trois ans. »

Selon elle, il n’y  pas seulement le coûts des avaries. « Il faut qu’ils réduisent la machine à quelque part, les efforts ne sont pas là. »

Mme Morasse assure qu’on est pas au bout de nos peines, citant en exemple l’achat d’un camion de pompier de 1,8 M $ prévu au programme triennal d’immobilisations.

D’autres questionnements ont été soulevés, notamment à propos du listing des chèques de dépense de la municipalité, dont les chiffres ne se suivent pas toujours, relèvent certains citoyens.

On reproche également la date du 10 mars fixée pour le règlement des taxes, alors qu’habituellement c’est à la fin du mois. 

Le maire Marcel Picard. Photo : Archives

Le maire rassurant

Malgré le mécontentement exprimés par certains, la maire a félicité les gens de Notre-Dame, estimant que ça s’est bien passé.

Il a voulu se faire rassurant : « Définitivement, on ne doit pas s’attendre à des hausses comme ça toutes les années ». Selon lui, cela dépendra de l’aide gouvernementale.

Maire depuis 2021, Marcel Picard a l’intention de se représenter aux municipales de l’an prochain. « Il y a des beaux projets ici et j’aimerais bien les compléter ».

Budget

Le budget de la municipalité de Notre-Dame-de-Montauban est passé 3 653 758 $ en 2024 à 7 428 436 $ en 2025.

Au chapitre des dépenses, c’est la  ligne « immobilisation / transport » qui participe le plus à ce doublement du budget, soit de 431 063 $ l’an dernier à 3 494 152 $ prévu au présent budget.

On peut réécouter la transmission du budget 2025 de Notre-Dame-de-Montauban sur Youtube.

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