L’article paru dans l’édition du 12 février du Courrier de Portneuf à propos de la réorganisation des postes dans les urgences de la région a, sans conteste, beaucoup fait réagir. À un point tel que quelques heures après sa parution, le député Vincent Caron a convoqué un point de presse afin de transmettre son point de vue.
» On a deux tempêtes à gérer aujourd’hui : la tempête de neige et une tempête dans la population. L’article paru hier dans le Courrier de Portneuf suscite beaucoup de réactions. Je l’ai lu, relu, et je peux comprendre que certaines personnes puissent l’interpréter en fonction des propos tenus par la présidente de la FIQ. La situation n’est pas celle qu’elle décrit « . C’est par ces mots que le député s’est d’abord adressé aux journalistes.
« Oui, il y a abolition de postes »
Selon le député Caron, on est enfermé dans une structure qui ne permet pas d’avoir la flexibilité qui permettrait de répondre aux besoins de la population. » Tout le monde s’entend pour dire qu’il faut changer notre réseau de la santé. Mais quand on va vers une infirmière qui est en poste depuis une vingtaine d’années et qui est de jour par exemple, et qu’on lui dit : écoute, est-ce que tu pourrais faire un quart de soir? Eh! Bien, on se heurte à une levée de boucliers. Lorsqu’on propose à quelqu’un qui est en poste à Saint-Marc-des-Carrières d’aller à Saint-Casimir, là encore, on se retrouve devant une levée de boucliers. Oui, il y a une abolition de postes, mais en réalité c’est une réorganisation pour rendre le meilleur service, que ce soit en première ligne, mais aussi dans nos CHSLD « .
CHSLD de Saint-Casimir
Pour expliquer la nécessité de la mobilité du personnel, M. Caron prend appui sur la situation au CHSLD de Saint-Casimir qui n’accueille plus aucun nouveau résidant » tout simplement parce qu’on n’a pas les ressources nécessaires « . Il affirme qu’on déracine des personnes de leur milieu pour les installer à Québec.
Le député poursuit en décrivant l’impasse dans laquelle se retrouve, selon lui, notre réseau. » La situation devient difficile à gérer si personne n’accepte la flexibilité. Je comprends que ça puisse être difficile pour quelqu’un qui avait des habitudes de vie, des habitudes de travail, de devoir changer, de devoir faire quinze kilomètres de plus pour aller le matin à un endroit plutôt qu’à un autre. Mais il faut que tout le monde contribue aux changements « .
La présidente du Syndicat des professionnelles en soins de la Capitale-Nationale, Caroline Gravel. Photo : Offerte par Caroline Gravel
Temps supplémentaire
Par ailleurs, le Courrier a appris que du 1er décembre au 25 janvier, il y a entre deux et huit quarts de travail qui ont été accomplis en temps supplémentaires, chaque semaine, dans les deux urgences de Portneuf, mais principalement à l’Hôpital régional de Portneuf (HRP), à Saint-Raymond. Au HRP, ce sont surtout des quarts de nuit qui sont comblés par du temps supplémentaire.
« On se divise la misère en deux »
Lors d’une nouvelle entrevue avec le Courrier, la présidente du Syndicat des professionnelles en soins de la Capitale-Nationale-FIQ, Caroline Gravel, affirme que » les filles se divisent la misère en deux « . L’infirmière de soir qui devait terminer son quart à minuit reste jusqu’à quatre heures du matin et celle qui est de jour va rentrer à 4 h 00 pour terminer à 16 h 00, afin d’éviter de laisser toute la responsabilité et la fatigue à l’infirmière de soir.
Perte d’expertise
Mme Gravel maintient qu’il y aura fort probablement une perte d’expertise, à tout le moins temporaire, dans nos urgences. Il y a 15 personnes qui ont l’expérience du travail en urgence dont les postes sont abolis alors que l’employeur en a affiché 11. Elle évalue qu’il y a de grandes probabilités que la majorité des 15 employées dont le poste est aboli n’aient pas l’ancienneté pour obtenir l’un des 11 postes reliés au travail dans les urgences, et qu’elles seront possiblement remplacées par des professionnelles qui auront besoin d’une période de formation.
Témoignages d’employées
L’article du Courrier en date du 12 février a aussi amené des employées du réseau de la santé de Portneuf à réagir, puisque le syndicat de la Capitale-Nationale affilié à la FIQ l’a republié sur sa page Facebook. En l’espace de quelques heures, 12 employées du réseau y avaient écrit leurs commentaires. En voici deux exemples. » Les postes affichés ne combleront même pas ceux abolis. On a rarement eu autant de tâches en janvier, en décembre et en février. Pis les filles sont encore parmi nous. Ça va être beau en mars. Triste de perdre des infirmières qualifiées à l’urgence « . » Les filles sur le plancher sont déjà brûlées et les postes ne sont pas encore coupés. De plus, on ne peut plus dévier les ambulances par surcharge de patients. Nous n’avons pas notre mot à dire « .