Coupures de postes à l’hôpital régional et au CLSC

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Par Pierre Paquet
Coupures de postes à l’hôpital régional et au CLSC
Des postes sont abolis au CLSC à Saint-Marc-des-Carrières et à l'hôpital régional, à Saint-Raymond. (Photo : Accesportneuf.com)

Le CIUSSS de la Capitale-Nationale a récemment annoncé qu’un total de 258 postes seront bientôt coupés dans ses établissements. La plupart de ces postes actuellement vacants ne seront simplement pas comblés. Toutefois, 16 postes d’infirmières ou d’infirmières auxiliaires qui ont des titulaires (qui ne sont donc pas vacants) seront supprimés, dont 14 dans notre région.

En effet, 14 des 16 postes bientôt abolis concernent des professionnelles qui œuvrent à l’Hôpital régional de Portneuf, à Saint-Raymond, ou au CLSC de Saint-Marc-des-Carrières. Ainsi, 88 % des postes d’infirmières ou d’infirmières auxiliaires avec titulaires supprimés dans le vaste territoire du CIUSSS de la Capitale-Nationale − qui englobe la grande région de Québec, Charlevoix et Portneuf − le seront dans notre région, alors qu’elle ne regroupe que 7 % des 766 579 citoyens desservis par le CIUSSS.

Onde de choc

 » Quand on a appris qu’il y avait 14 postes sur 16 qui étaient de la région de Portneuf, on s’est dit que ce serait une onde de choc. Quatorze postes one shot, c’est très intense pour une petite région comme la vôtre « . C’est ainsi que Caroline Gravel, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de la Capitale-Nationale-FIQ, a résumé la situation, en entrevue. 

De ces 14 postes ciblés dans la région, neuf font partie d’équipes volantes. Il s’agit donc de professionnelles appelées à travailler dans plus d’un service, notamment aux urgences. Ces neuf infirmières ou infirmières auxiliaires ont donc été formées pour travailler aux urgences. De plus, il y a trois employées attitrées à l’urgence de l’Hôpital régional de Portneuf et deux à celle du CLSC de Saint-Marc-des-Carrières. 

Caroline Gravel, Syndicat des professionnelles en soins de la Capitale-Nationale. Photo : FIQ

Risque de diminution de la qualité des services

Selon la présidente syndicale, le CIUSSS a encouragé ces femmes à solliciter d’autres postes, puisque l’abolition des leurs va être effective à la fin du mois de février.  » L’employeur nous a dit qu’il allait abolir ces postes et ouvrir un certain nombre de nouveaux postes pour les deux urgences. Ce qu’on espère, c’est que certaines d’entre elles vont pouvoir se replacer à l’urgence, parce qu’elles possèdent une expertise. Mais ce n’est pas garanti. Elles n’ont peut-être pas l’ancienneté pour avoir ces postes. De plus, l’employeur nous a dit qu’il n’y aura pas autant de postes ouverts que de postes abolis. Le fait que celles formées pour l’urgence vont possiblement se retrouver dans d’autres postes, ça veut dire une possible diminution de services dans les deux urgences « . 

Importance de la formation

Il importe de savoir qu’être formée pour devenir fonctionnelle dans une urgence prend un certain temps.  » On veut que l’employeur prenne le temps de former le personnel. Les formations, c’est toujours très précipité : un petit coup de pied dans le derrière, puis là : T’es capable! T’es infirmière! Va travailler! Mais la profession infirmière demande des connaissances de pointe sur les plans de la médication et de la technologie. Une infirmière qui maîtrise son champ de pratique, c’est une infirmière sécuritaire. Sécurité et qualité de soins, ça va ensemble « , explique Mme Gravel.

Chaîne de supplantation

Les professionnelles concernées ont déjà reçu l’avis que leur poste est aboli.  » Si elles ne se replacent pas parce qu’elles n’obtiennent pas un poste à leur rang d’ancienneté dans le cadre de l’affichage, elles auront droit à ce qu’on appelle les chaînes de supplantation, ça veut dire qu’elles vont pouvoir supplanter une employée qui a moins d’ancienneté qu’elles dans un secteur x ou y. Je suis confiante qu’elles vont pouvoir se replacer dans la région, mais si on travaille à l’urgence de l’hôpital de Saint-Raymond, ça ne nous tente pas nécessairement d’aller travailler à Donnacona ou à Saint-Casimir  » poursuit Caroline Gravel.

Aux yeux de la présidente syndicale,  » il y a beaucoup d’incohérence entre le gouvernement et l’agence Santé Québec, parce qu’on a une nouvelle convention collective qui dit à toutes les personnes qu’elles peuvent conserver leur poste à temps complet, mais on coupe des postes. Je pense que même le CIUSSS ne sait pas trop comment se gouverner à travers tout ça. C’est un gouvernement qui crée beaucoup d’incohérence dans le réseau « . 

Enfin, après avoir exprimé sa satisfaction qu’un média régional fasse le suivi à propos de ces coupures de postes, Mme Gravel ajoute qu’il est très important que les citoyens s’informent quant à l’évolution de leurs services de santé, surtout dans un contexte de vieillissement de la population.

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