Après avoir agi durant 12 années à titre de conseiller au conseil municipal de Deschambault-Grondines – de 2009 à 2021 −, et après avoir remarquablement assumé la fonction de maire depuis le 7 novembre 2021, Patrick Bouillé quitte la scène municipale.
Lors d’une longue entrevue avec le Courrier, le maire a notamment décrit les attitudes ainsi que les orientations adoptées par son équipe, au cours des trois dernières années.
Nouvelle administration
Dans un premier temps, M. Bouillé s’est remémoré la transition entre l’ancienne équipe municipale − celle de Gaston Arcand qui a été en place pendant 16 ans − et son administration composée de cinq nouveaux membres sur sept.
« L’héritage de Gaston, c’est ce qui distingue Deschambault-Grondines à l’échelle régionale : patrimoine, culture, agroalimentaire et agrotourisme. En 2021, on est arrivé avec d’autres priorités : loisirs, sécurité publique et développement économique. Mon rôle a été d’assurer une transition harmonieuse avec l’héritage des quatre mandats de Gaston Arcand, et même des quatre mandats que mon père Jacques Bouillé avait assumés auparavant, donc des 32 dernières années ».
Tout en insistant sur l’importance de conserver l’héritage du passé, Patrick Bouillé rappelle que « l’on arrivait avec de nouveaux joueurs qui avaient des rêves pour Deschambault-Grondines, qui avaient des aspirations bien légitimes ».
Le désir de susciter un dialogue avec les citoyens s’avère constant chez Patrick Bouillé. Photo : Offerte par Patrick Bouillé
Se rapprocher des citoyens
Le maire souligne que lorsque l’on aborde les enjeux de loisirs et de sécurité publique, on touche directement aux citoyens. « C’est ce qui a teinté notre mandat. Dès le début, on a décidé que le citoyen serait au cœur de nos préoccupations. L’idée générale était de rapprocher les élus et l’appareil municipal des citoyens ».
M. Bouillé confie que les membres de son équipe ressentent le besoin de savoir que ce qu’ils font au quotidien touche véritablement le citoyen. Or, comment se rapprocher des citoyens? « Communiquer davantage », répond le maire sortant. « On a essayé d’être très pédagogue. On ne parlait pas juste de ce qu’on allait faire, mais aussi de comment on allait le faire ». Pour y arriver, la municipalité s’est dotée de plusieurs outils : un nouveau site web, l’actualisation des réseaux sociaux, l’ajout d’un compte Instagram, une infolettre et le bulletin communautaire Le Phare. Il y a aussi eu l’adoption d’une politique de dons et commandites, toujours dans une optique de transparence.
Consulter
La « recette Bouillé » signifie aussi davantage de consultations. « Pas juste des consultations dans le cadre de ce qui est prescrit par la loi » prend-il la peine de préciser. Il y a aussi eu de grandes consultations dans le cadre du projet Zone fleuve, du développement Guilbeault, de la politique familiale et du développement des loisirs. « Je vais même rencontrer les élèves de nos deux écoles, chaque automne. Je leur parle de la municipalité, j’accueille ce qu’ils ont à me dire et je ramène ça au conseil ».
Là ne s’arrête pas l’ouverture de l’administration Bouillé. Pour son équipe, faire preuve de plus d’ouverture, ça veut aussi dire ouvrir les portes de la salle 20 minutes avant les séances du conseil afin d’accueillir les questionnements et les commentaires des citoyens. « C’est une petite période de consultation qu’on fait live à chaque séance. Et, lors de nos périodes de questions, on accueille les questions, même si elles ne concernent pas l’ordre du jour ». Chez Patrick Bouillé, le désir de susciter un dialogue avec les citoyens s’avère constant.
Se remettre en question
Ne pas craindre de se remettre en question fait aussi partie de la marque de commerce de l’administration Bouillé. « Lorsque l’on s’aperçoit qu’une décision provoque du mécontentement, on ne s’offusque pas : on pousse la réflexion et on modifie le tir. On a bonifié des éléments de notre réglementation parce qu’on a écouté les citoyens ».
Un régionaliste
« Je suis un régionaliste, un partisan des collaborations. C’est pour ça qu’à mon sens, parmi nos meilleurs coups au cours des trois dernières années, il y a la Régie portneuvoise de protection incendie. C’est ce genre de projets qu’il faut développer à l’échelle régionale. C’est une plus-value pour nos citoyens, mais c’est également une plus-value à l’échelle régionale ».
L’un des motifs de fierté pour le maire, « c’est d’avoir contribué à intégrer cette dynamique-là dans l’ouest de Portneuf ». À ses yeux, l’ensemble des maires de l’Ouest forme un beau groupe uni. « On n’a pas le choix de travailler ensemble, c’est la zone la plus dévitalisée de la MRC de Portneuf ».