Dans notre édition du 15 janvier, le maire de Sainte-Christine-d’Auvergne (SCA), Raymond Francoeur, exprimait sa grande déception à la suite du refus du ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) d’accorder une subvention pour la réfection du rang Saint-Jacques.
À la suite de ce refus, le conseil municipal de SCA a adopté une résolution qu’il a notamment acheminée au député Vincent Caron, afin d’exprimer son mécontentement. Le 20 janvier, le député Caron a voulu rétablir certains faits, lors d’une entrevue avec le Courrier.
Du temps de Duplessis
» Je ne supporte pas le mensonge; ça fait partie des choses qui m’horripilent. Je me sens dans l’obligation de défendre la vérité « . Tels ont été les premiers propos du député de Portneuf.
» Je suis déçu qu’un ancien député1 pense que l’on peut faire une cabale contre une municipalité. Ce qui semble animer son esprit, c’est que, comme du temps de Duplessis, on prend une municipalité, on l’entoure en rouge et on dit, eux ils n’auront rien « . M. Caron réagissait alors à l’affirmation contenue dans la résolution du conseil municipal voulant qu’au cours des dernières années, toutes les demandes déposées auprès du gouvernement ont été refusées. M. Caron de surenchérir : » Ce n’est plus la manière de faire de la politique aujourd’hui. Il faut atterrir sur Terre « .
Subventions reçues
M. Caron déplore que le maire prétende qu’il n’essuie que des refus. Il cite en exemples la subvention de 2,6 millions $ pour la reconstruction du pont du rang Saint-Jacques, celle de 65 000$ qui a été accordée pour la mise aux normes de la piscine ainsi que les 75 000 $ versés pour le parc Godefroy-Lavallée. Quant aux entreprises de SCA qui ont récemment reçu de l’aide de son gouvernement, M. Caron rappelle les 700 000 $ accordés à Feuille d’érable et l’accompagnement offert à Auvergne laboratoire vivant.
Motif du refus
Dans la lettre envoyée au DG de SCA, le ministère invoque » l’épuisement de l’enveloppe budgétaire disponible « , − 200 M$ − pour expliquer son refus d’aide financière. Le député Caron explique qu’il arrive assez fréquemment que des demandes de subventions ne soient pas acceptées parce que l’enveloppe budgétaire est épuisée. Qui plus est, il rappelle un contexte particulier. » Est-ce que M. Francoeur se souvient de la tempête Debby qui est venue gruger les enveloppes budgétaires? « . Vincent Caron précise que les fonctionnaires doivent analyser le taux de dégradation d’une route. » C’est le critère numéro un. Honnêtement, le rang Saint-Jacques n’est pas le pire rang au Québec, loin de là « .
Garderie
M. Caron a aussi décrit le contexte du refus d’ouvrir un CPE à SCA. » Les fonctionnaires du ministère sont arrivés à la conclusion qu’on ne pouvait pas aller de l’avant avec un CPE, puisqu’il n’y a plus de CPE de moins de 39 places qui sont mis en place au Québec, et ce, pour des raisons de rentabilité « . Or, il n’y avait pas assez de jeunes familles à SCA pour remplir un CPE de 39 places. » J’ai organisé une rencontre Teams avec le ministre de l’époque, Mathieu Lacombe. Mathieu essayait de convaincre Raymond. Et là, le grand Raymond a tout simplement quitté la réunion. Les gens de la Ville qui ont assisté à la rencontre étaient pas mal gênés de voir la tournure des événements, alors que le ministre était là pour lui proposer d’autres alternatives. Et là, le maire a dit : c’est terminé, je ne veux plus parler de ce projet-là, sacrez-moi la paix avec ça « .
Réseau cellulaire
Relativement à ce que Raymond Francoeur a qualifié de la pire des récriminations de son conseil, soit » l’absence d’un réseau cellulaire « , le député se demande s’il fait alors preuve » de jalousie ou d’incompréhension. M. Francoeur compare les gestes qu’on a posés à Rivière-à-Pierre versus ceux qu’on n’a pas posés à SCA. Il faut quand même faire la différence entre Rivière-à-Pierre où, s’il y a un enjeu de sécurité, il faut faire 20 kilomètres pour trouver le premier signal cellulaire. À SCA, il faut faire au maximum 500 mètres pour trouver du réseau cellulaire. Notre gouvernement veut corriger la situation dans les municipalités qui sont absolument isolées « .
Main tendue
Enfin, M. Caron affirme qu’il va faire tout ce qu’il peut pour que, dès l’an prochain, SCA reçoive une subvention pour la réfection du rang Saint-Jacques. » Les études que la municipalité a effectuées cette année, elle va pouvoir les représenter l’an prochain. C’est un investissement pour le futur. Mon rôle, c’est d’enfiler mes gants de boxe tous les jours pour aller défendre les dossiers de Portneuf. C’est la mission dans laquelle je m’implique.
1. Note : Raymond Francoeur a été député de Portneuf en 2007 et 2008.