C’est bien connu, certains écrivains font montre d’une grande discipline dans leur travail d’écriture, d’autres non. Parmi les indisciplinés, Jack Kirouac, l’auteur de Sur la route, écrivait souvent de manière impulsive. Parmi les auteurs disciplinés, il y a Stephen King qui s’impose une rigoureuse routine de travail, visant à produire au moins 2 000 mots par jour.
Denis Robitaille, de Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier fait partie du camp des écrivains disciplinés. Ainsi, consacre-t-il trois journées de la semaine à l’écriture, et ce, depuis 25 ans. Pas surprenant qu’il ait, durant cette période, publié six romans et quatre ouvrages relatifs au patrimoine.
Ses premiers romans
C’est en 1999 que Denis Robitaille publie son premier roman, écrit avec son fils Simon. La Gaillarde, nous transporte dans un monde de pirates, de batailles navales et de chasses au trésor. En 2005, il met sur le marché Une nuit, un capitaine; un roman d’aventures en mer et sur le Saint-Laurent, inspiré de la vie du capitaine navigateur Pierre Édouard Cottet qui s’est marié à Grondines le 20 janvier 1829 et qui a notamment été fait prisonnier par la marine britannique. Parmi les ouvrages sur le patrimoine écrits par M. Robitaille, on compte Curiosités de Portneuf qui regroupe 100 particularités portneuvoises expliquées et rendues accessibles à l’ensemble de la population
Quatre cents hivers
Quatre cents hivers constitue une fresque historique qui raconte l’histoire de plusieurs personnages dont la vie a gravité autour – et à l’intérieur – de l’Hôpital général de Québec. Qui de mieux que Denis Robitaille, qui occupe les quatre autres jours de la semaine à son travail de chargé de projets en patrimoine au bénéfice de cette institution, pour faire revivre l’histoire de ce plus ancien lieu patrimonial au Québec! D’ailleurs, en entrevue, l’auteur catherinois manifeste sa fascination pour l’histoire des gens qui ont habité ce haut lieu de notre histoire.
Denis Robitaille nous propose sa fresque historique Quatre cents hivers. Photo : Offerte par Denis Robitaille
Les lieux nous façonnent
Lorsqu’on lui demande de préciser l’intention qui l’a guidé tout au long de l’écriture de ce roman de 500 pages, M. Robitaille répond qu’il désirait montrer « comment un lieu comme celui-là garde les traces des gens qui s’y sont succédé. J’ai raconté l’histoire à partir de 2020 en remontant jusqu’à 1620. À chaque nouvel épisode, il y a de nouveaux personnages, certains qui ont véritablement vécu, d’autres qui sont fictifs. Le fil conducteur, c’est qu’ils appartiennent tous à une même lignée familiale et ils ont, dans leur histoire familiale, des objets et des tempéraments bien trempés qui se transmettent d’une génération à l’autre. Par exemple, certains sont appelés par la liberté, d’autres préfèrent s’établir et développer leur milieu. Certains ont l’esprit d’aventure, d’autres veulent fonder une famille. On retrouve les traces que les générations ont établies, au cours des siècles ».
Quelques personnages
Le premier couple avec lequel on fait connaissance, dans l’épisode de 1620 de Quatre cents hivers, est composé d’une jeune Innue et d’un charpentier qui a construit le monastère. À leur manière, ils incarnent la rencontre entre les Européens et les Premières Nations. Champlain se retrouve évidemment dans cet épisode. Plus tard, ce sont les militaires qui ont combattu pendant la bataille des Plaines d’Abraham (1759) qui font soigner leurs blessures à l’Hôpital général. Puis, des soldats − de « futurs Américains » − qui s’établissent à l’Hôpital général pour tenter de conquérir Québec.
Transmission intergénérationnelle
Denis Robitaille précise son intention d’écriture : « un lieu comme celui-là conserve les traces de ceux qui nous ont précédés. Ce qui est extraordinaire dans des lieux très anciens, c’est que des générations qui y ont vécu nous transmettent quelque chose qu’on a parfois du mal à décoder, des éléments qui nous façonnent tout de même aujourd’hui. D’un hiver à l’autre, pendant 400 hivers, notre peuple s’est construit ».
Soulignons que pour ce sixième roman, Denis Robitaille a adopté un point de vue narratif collé à chacun des personnages. Ainsi, on a accès à l’histoire à partir de ce que le personnage vit. « On découvre ce qu’il découvre, on le suit là où il va. Ça donne une belle proximité avec les personnages. Mais eux pouvaient ne pas comprendre l’importance des événements, parce qu’ils étaient en train de les vivre ».
Le roman historique Quatre cents hivers est disponible en librairie au coût de 34,95 $ (format papier) et de 16,99 $ (format PDF) sur les sites des libraires.