Le projet Saint-Joseph de 174 logements divisés sur 11 bâtiments à Saint-Raymond-de-Portneuf ne fait pas l’unanimité. En effet, une pétition ayant récolté un peu plus de 800 signatures au moment d’écrire ces lignes a été lancée le 30 décembre 2024.
Les signataires demandent que le projet ne se tienne pas sur le terrain proposé, soit sur le site de l’ancienne auberge La Bastide située au 567 rue Saint-Joseph.
Densification exagérée
Selon ceux qui ont signé la pétition lancée par le citoyen Michel Martin, six problématiques importantes ressortent du projet.
Premièrement, le projet est jugé trop imposant. Les signataires sont inquiets qu’une densification comme celle proposée par le promoteur APP défigure le centre-ville.
Ensuite, considérant que la zone concernée se situe dans l’ancien lit de la rivière Saint-Anne, plusieurs s’inquiètent des risques d’inondation liés à l’imposant projet.
Les signataires sont également inquiets de l’avenir du parc Alban-Robitaille qui, selon eux, pourrait être compromis si le projet venait d’être réalisé.
Perturbations au centre-ville
Comme les travaux sont projetés sur une période de huit ans, la tranquillité dans le centre-ville de Saint-Raymond pourrait également être compromise. La pétition cite des problèmes en ce qui concerne la circulation automobile et pour la sécurité des piétons
Augmentation de valeur
En cinquième point, il est craint que le projet de 11 immeubles à logements en bordure de la rue Saint-Joseph pourrait faire grimper la valeur des propriétés avoisinantes. Les opposants au projet sont inquiets de l’éventualité où des propriétaires de maisons avoisinantes ne pourraient plus vendre leur maison dans de bonnes conditions. Ce genre de situation pourrait entraîner le rachat de propriétés par d’autres promoteurs susceptibles de vouloir construire d’autres immeubles.
Finalement, les opposants croient que le développement de Saint-Raymond doit rester inclusif en ne laissant personne de côté. La clientèle visée devrait, selon eux, couvrir un large éventail de revenus. En effet, les logements proposés coûteraient trop chers pour une partie de la population.
Alternatives
Dans une synthèse des arguments de ceux qui sont contre le projet distribué par M. Martin, il est proposé que le projet soit relocalisé vers un site moins sensible afin de préserver l’environnement et la qualité de vie de Saint-Raymond.
Avec les 800 signatures récoltées au moment d’écrire ces lignes, le créateur de la pétition, Michel Martin, croit que l’acceptabilité sociale du projet n’est pas atteinte. Questionné à savoir si le projet serait plus acceptable en étant revu à la baisse, M. Martin est d’avis qu’il faudrait au minimum sélectionner un autre terrain.
Consulter les citoyens
Toujours selon la synthèse acheminée par M. Martin, les citoyens ont exprimé le souhait d’être impliqués davantage dans le processus de décision. L’idée de la création d’un comité de suivi a également été lancée afin d’assurer un suivi régulier du projet et de s’adapter aux éventuels problèmes rencontrés.
Du point de vue de la communication, les opposants critiquent d’ailleurs le Conseil municipal et la ville de Saint-Raymond de ne pas être clair sur certaines informations. Concernant la consultation publique du 10 décembre 2024, des citoyens jugent que la captation vidéo de l’événement aurait dû être diffusée en entier sur les réseaux de la ville dans un souci de transparence. Chose qui, lors de l’écriture de ce texte, n’a pas été faite.
Le maire répond
Contacté par le courrier, le maire de Saint-Raymond, Claude Duplain, explique d’entrée de jeu que c’est très rare au Québec qu’une consultation publique soit tenue si tôt dans le processus de création d’un projet immobilier. Il maintient que le projet est dans une phase préliminaire et que le Conseil municipal veut poursuivre l’implication de ses citoyens. Il a d’ailleurs exprimé son désaccord envers les critiques du manque de transparence. Pour ce qui est de la vidéo de la consultation publique, la ville n’a pas l’autorisation écrite de toutes les personnes ayant pris la parole lors de l’événement. C’est la raison pour laquelle la période de questions n’a pas été diffusée. Cette façon de faire diffère des séances du Conseil municipal comme les citoyens n’étaient pas avisés dès le départ de la possibilité de la diffusion de l’événement.
Consultation publique efficace
Claude Duplain se dit d’ailleurs satisfait de l’exercice du 10 décembre 2024. Selon lui, les citoyens ont posé de bonnes questions. La plupart des préoccupations amenées par le public étaient déjà prises en considération par Saint-Raymond, mais d’autres commentaires très importants sont ressortis de la rencontre aux dires du maire : » Une chose est certaine, beaucoup de personnes se demandent si 174 logements sont le bon nombre pour Saint-Raymond et nous, au conseil, on se pose la même question. «