Construction d’un immeuble de 38 logements à Portneuf : importante participation à l’assemblée publique

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Par Pierre Paquet
Construction d’un immeuble de 38 logements à Portneuf : importante participation à l’assemblée publique
Le DG Vincent Lévesque-Dostie entouré de six conseillers. (Photo : Pierre Paquet)

Près de 75 personnes ont participé à l’assemblée publique de consultation qu’a tenue la Ville de Portneuf, le 18 décembre, dans le cadre du processus de modification du règlement de zonage, en vue de la construction d’un immeuble de 38 logements.

Dès le début de l’assemblée, le directeur général (DG) de la Ville, Vincent Lévesque-Dostie, a expliqué que le maire Alain était absent étant donné l’apparence d’un conflit d’intérêts en lien avec ce projet. « On s’est dit que ce soir ce serait plus facilitant s’il était absent ». Il a par la suite expliqué le processus pour modifier un règlement de zonage et est revenu sur des préoccupations manifestées par des citoyens.

Voie ferrée

Le gouvernement du Québec a récemment publié un Cadre normatif pour atténuer les nuisances et réduire les risques d’origine anthropique relatifs au transport routier, ferroviaire et aérien. On y lit que les MRC devront interdire dans leur schéma d’aménagement tout nouvel usage dit sensible − y compris de nouvelles habitations − à moins de 300 mètres d’une voie ferrée. À ce sujet, le DG de la Ville a affirmé qu’il « ne faut pas interpréter cela comme une interdiction de construction ».

Une douzaine de citoyens ont pris la parole, dont Esther Savard. Photo : Pierre Paquet

Période de questions

Une dizaine de citoyens se sont avancés au micro pour poser leurs questions ou pour manifester leur opposition à la construction de ce qui serait le plus imposant immeuble à Portneuf. Le premier d’entre eux a fait remarquer qu’un camion à échelle mettrait de 35 à 40 minutes pour venir, de Saint-Marc-des-Carrières ou de Donnacona pour venir éteindre un feu dans cet immeuble, ce qui poserait des risques pour les maisons voisines.

Puis, M. Gignac, de la Compagnie des cimetières de Portneuf-Est s’est dit inquiet quant à ce qu’il envisage comme un « manque de respect », étant donné la grande proximité du cimetière et de l’immeuble projeté.

M. Marcotte, voisin du futur bâtiment, a quant à lui évoqué un manque de considération envers ceux qui résident à proximité. « On risque de perdre notre tranquillité. Ça fait 35 ans que je demeure là et on va se faire scrapper notre vie en arrière de notre maison. Ma piscine est en arrière de ma maison et elle sera maintenant devant 40 logements ».

Comme d’autres citoyens, il a reproché à l’administration municipale son manque de transparence et de vulgarisation dans ses communications avec les citoyens. « On ne comprend pas votre jargon municipal. Amendement au règlement 295 dans la zone RC-103, ça ne nous dit rien. C’est profiter de la situation pour passer quelque chose en douce, sans ameuter l’opinion publique ».

Puis, il a demandé si le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) de la Ville était d’accord avec le projet. Alors que le maire suppléant, Marc Rivard – d’ailleurs membre du CCU – s’apprêtait à répondre, le DG Lévesque-Dostie a pris le micro pour offrir son explication. D’ailleurs, tout au long de la soirée, les cinq conseillers présents se sont faits silencieux, si ce n’est une courte prise de bec entre la conseillère Genois et une citoyenne. Finalement, le DG a répondu que le conseil municipal n’avait pas consulté le CCU.

Aussi, lorsque le citoyen Pascal a demandé quelle était l’opinion des six conseillers concernant le projet, encore une fois, c’est le DG qui a répondu : « Ce soir, c’est une assemblée publique de consultation. On ne vise pas à faire un débat ».

Plus tard, le citoyen Bourgeois-Fortin a rappelé qu’il n’y aura que 61 stationnements pour 40 logements. « Deux personnes par logement, ça donne 80 véhicules. Où vont se stationner les 20 véhicules supplémentaires? ». Ce à quoi le DG a répondu aux personnes présentes que la réglementation prévoit 1,25 stationnement par logement construit.

Plus de 75 citoyens étaient présents. Photo : Pierre Paquet

Manque de transparence

Esther Savard a affirmé que plusieurs citoyens sont « profondément préoccupés par le manque de transparence dans le processus de changement de zonage. En aucun moment, ces changements n’ont été communiqués de manière claire et accessible à la population. Cela soulève des doutes légitimes quant à l’éthique entourant ce processus. D’ailleurs, des vices de procédures ont été constatés alors que le maire ne s’est pas retiré et est resté dans la salle lors des discussions et des votes ». Elle a aussi évoqué l’impact des nuisances sonores pour les résidents et les élèves de l’école affirmant que les enseignants sont inquiets.

Enfin, Mme Savard a demandé au DG s’il pouvait « confirmer qu’une demande similaire de changement de zonage pour cet emplacement a été refusée par le passé, et si oui, sur quelle base? ». Ce à quoi il a répondu qu’il n’était « pas capable de dire ça par cœur » compte tenu de son arrivée récente en poste. Esther Savard ayant par la suite demandé si un élu pouvait répondre « étant donné que, pour plusieurs, vous êtes là depuis environ 8 ans », les cinq conseillers ont à nouveau gardé le silence.

La prochaine étape dans le processus administratif concernant ce projet devrait être l’adoption, par le conseil municipal, d’un deuxième projet de règlement.

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