Revenu au Québec il y a trois ans après un séjour en pays fransaskois, Shawn Jobin poursuit da carrière de rappeur et s’apprête à sortir un nouvel album en 2025. Nul doute qu’il y parlera de l’identité culturelle. « C’est un sujet qui est hyper au noyau de mon être. »
En pays portneuvois, Shawn Jobin y a vécu entre Portneuf et Saint-Raymond, jusqu’à l’âge de 13 ou 14 ans.
C’est en 2008 que survient l’élément déclencheur, quand il s’en va vivre en Saskatchewan avec sa mère qui y travaille.
Déjà avant de partir de Portneuf pour Saskatoon, il avait commencé à manifester sa créativité et à écrire des textes rap.
S’exprimer à travers le rap
Il ne devait rester qu’un an dans les Prairies. En arrivant là-bas, il n’avait ni connaissances ni amis. « Absolument plus rien, dit-il. Ça m’a permis de me renfermer un peu sur cette activité-là et de continuer à écrire et à m’exprimer à travers la musique et le rap. »
Lui qui avait étudié en anglais au Québec, le voici en minorité fransaskoise en province anglophone. Il est inscrit dans une école francophone de 60 élèves qui accueille les 9e à 12e années.
L’identité
« Ça a chamboulé mon identité. L’identité francophone en milieu minoritaire au Canada est extrêmement forte. C’est un peu le dernier point de défense contre l’assimilation ou la non-existence. La manifestation de la fierté francophone doit se sentir à tous les niveaux. »
Shawn a été bien accueilli dans cette communauté de Frankaskoisie. « Je me suis intégré à cette culture-là et j’ai commencé à vraiment développer ma musique, mon art et mon point de vue. »
Le rappeur a continué à tourner dans le Canada. Devenu adulte, il a sorti des albums, il a été invité à des festivals comme les Francofolies. Artiste à temps plein, il est DJ et réalisateur, et vient de terminer son nouvel album qui sortira l’an prochain.
Micro & Boussole
Rachel Crustin est journaliste culturelle au média franco-ontarien ONFR et à ce titre, parle de culture dans son émission Micro & Boussole. Se déraciner avec Shawn Jobin est le premier d’une série de cinq consacrée à des artistes fransaskois qui se démarquent.
« Je l’ai découvert en découvrant différents artistes qui venaient du Canada francophone. Même s’il est revenu au Québec, Shawn a quand même une identité fransaskoise forte », explique-t-elle.
Ma crise identitaire est devenue normale quand j’ai su où aller sans trop savoir d’où je viens. C’est la phrase qui ouvre le clip Micro & Boussole de six minutes consacré à l’artiste portneuvois.
« Cette phrase-là peut parler à tant de monde, dit-elle, surtout ceux qui se sont déracinés. Ce n’est pas pour rien que c’est une phrase de Shawn Jobin. »
Le clip Se déraciner avec Shawn Jobin | Micro & boussole, ainsi que ses chansons sont disponibles sur le web. On peut en apprendre plus sur cet artiste portneuvois à la carrière impressionnante et aux propos fort intéressants.
