C’est en marge du 100e congrès général de l’Union des producteurs agricoles que le gala de La grande fête agricole et forestière remettait ses quatre grands prix d’excellence lors de sa cérémonie du 4 décembre à Québec.
Cette année, le Prix Solidarité Jean-Paul Raymond avait une connotation particulière puisqu’il a été remporté par tous les productrices et les producteurs du Québec ainsi que leurs 12 fédérations régionales. Évidemment, l’UPA de la Capitale-Nationale-Côte-Nord, qui regroupe Portneuf, était du lot.
Mobilisation
Ce prix met à l’honneur l’engagement syndical ou des actions de mobilisation et de concertation menées par des groupes d’agricultrices et d’agriculteurs ou de productrices et producteurs forestiers. Il était donc tout à propos de le remettre à tous les producteurs pour la vague de manifestations qui ont eu lieu aux quatre coins de la province au printemps 2024.
« Il y avait de la grogne partout à travers le Québec. Il y en avait aussi aux États-Unis et en Europe. Ici, on a une culture différente. On comprend la détresse de nos producteurs, mais personne ne souhaitait que ça verse dans la violence comme on l’a vu ailleurs. C’est notre région qui a lancé le bal pour des manifestations qui ont été pacifiques. Il n’y a eu aucun débordement dans les 12 régions du Québec où il y a eu des manifestations », indique le président l’UPA de Portneuf, Christian Hébert.
Cri du cœur
Les manifestations du printemps 2024 ont représenté un véritable cri du cœur de l’ensemble du milieu agricole. Les 12 fédérations régionales de l’UPA ont organisé des actions dans toutes les régions du Québec.
« Les manifestations ont commencé ici dans la Capitale-Nationale. Dans Portneuf, on a rempli un autobus et l’on s’est dirigé du côté de Charlevoix et les producteurs de toute notre région sont allés pour manifester. On a lancé ce grand bal de manifestations qui sont restées pacifiques pour que le gouvernement nous entende », ajoute M. Hébert.
Soutien financier
Au fil des 17 manifestations, plus de 4 500 productrices et producteurs à bout de souffle et 2 500 tracteurs ont déferlé sur les territoires des 12 fédérations. Les revendications visaient à réclamer un soutien financier et une reconnaissance du secteur agricole de la part du gouvernement. Le tout, après une année marquée par une situation économique critique, des conditions météorologiques désastreuses et un gouvernement apathique face à la détresse des producteurs. « On vit une crise inflationniste. L’Union européenne met plus de la moitié de son budget dans l’agriculture. Les États-Unis mettent près de 25 % du budget du gouvernement dans l’agriculture. Nous, on a moins de 1 % du budget de nos gouvernements dans l’agriculture », argumente Christian Hébert.
Solidarité
« Ensemble, nous avons illustré à quel point l’UPA est toujours aussi solidaire et pertinente, 100 ans après sa création. Maintenant, la balle est dans le camp du gouvernement et nous attendons impatiemment des programmes adaptés à nos régions périphériques » a stipulé le président la Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale-Côte-Nord, Yves Laurencelle.
Le prix Solidarité est remis en l’honneur de Jean-Paul Raymond, un agriculteur qui a dirigé la lutte des villageois et des agriculteurs qui ont vu leurs terres expropriées à la suite de l’annonce du gouvernement fédéral, en 1969, de la construction de l’aéroport Mirabel
