Dès l’année d’imposition 2025, l’âge d’admissibilité au crédit d’impôt pour prolongation de carrière passera à 65 ans. Les 60-64 ans n’y seront donc plus admissibles. Il s’agit d’une perte moyenne d’environ 1 000 $ pour près de 200 000 contribuables.
Le réseau FADOQ se dit préoccupé par ces changements. Selon la FADOQ, le gouvernement aurait dû, dans le cadre de sa mise à jour économique, augmenter progressivement l’âge d’admissibilité du crédit d’impôt pour la prolongation de carrière.
Or, cet âge passera de 60 à 65 ans dès l’an prochain, a annoncé le ministre Éric Girard.
La FADOQ croit que le retrait de cette mesure incitative pour les personnes de 60 à 64 ans pourrait influencer leur volonté de revenir ou de rester sur le marché du travail.
« Plusieurs de nos membres admissibles à cette mesure affirment que ce crédit d’impôt joue un rôle important dans leur décision de travailler », déclarait la présidente du Réseau FADOQ Gisèle Tassé-Goodman.
La présidente se dit consciente de la situation budgétaire du Québec, mais souligne que les entreprises québécoises comptent sur cette main-d’oeuvre.
Un impact important
En outre, l’impact pourrait s’avérer important sur les finances des travailleurs et travailleuses à faible revenu âgés de 60 à 64 ans. Pour plusieurs, ce crédit représente une différence significative sur l’état de santé de leur portefeuille.
Le Réseau FADOQ souligne la richesse de la main-d’oeuvre d’expérience pour le monde du travail, une main-d’oeuvre qu’il qualifie de fiable et indispensable pour le transfert des connaissances et la mixité intergénérationnelle.
L’organisme appuie toutefois les modifications qui s’adressent à la main-d’oeuvre à plus faible revenu dépassant l’âge de 65 ans, de même que l’augmentation de l’aide maximale de 1 540 $ à 1 750 $.
Bouquet de mesures
« Ce crédit d’impôt fait partie d’un bouquet de mesures qui encouragent les travailleurs d’expérience à poursuivre leur carrière », rappelle la FADOQ. D’ailleurs avec ce crédit, l’écart du taux d’emploi des 60 ans et plus s’est atténué entre le Québec et le reste du Canada.
Ce que confirme l’énoncé du ministre Girard, pour qui l’écart historique avec l’Ontario a pratiquement disparu pour les 60-64 ans.
Alors que l’âge moyen de la retraite était de 61,3 ans en 2011, il était passé à 64,7 ans en 2023.
Rappelons que ce crédit d’impôt a été mis en place en 2012 et bonifié en 2019, avec l’objectif de garder les travailleurs québécois plus longtemps sur le marché du travail.
Ce ménage des dépenses fiscales permettra au gouvernement Legault de ne pas creuser davantage son déficit record de 11 milliards.
Partie de la solution
En entrevue, le directeur général de la FADOQ régions de Québec et de Chaudière-Appalaches Michel Beaumont, déclarait trouver la situation déplorable à la FADOQ.
« On croit beaucoup que les aînés qui restent, ou qui retournent sur le marché du travail, font partie de la solution à la pénurie de main-d’oeuvre. Des gens vont prendre leur retraite plus vite que prévu », soutient-il.
Le point de vue de son organisme est que le gouvernement a tout avantage à donner des crédits d’impôt pour les travailleurs d’expérience.
« Ils vont avoir plus d’argent dans leurs poches, leur pouvoir d’achat va augmenter, ils vont consommer davantage et le gouvernement va récupérer son investissement en taxes de vente sur les produits et services. Ça va aider l’économie à se replacer et ça va aider les entreprises à garder leur personnel ».