Dans le cadre du 100e Congrès de l’Union des producteur agricole, la Fédération de l’UPA Capitale-Nationale Côte Nord a déposé le manifeste Les champs oubliés. « Les réalités et les enjeux de notre région sont différents et doivent être pris en compte par nos gouvernements si nous tenons à assurer sa survie », peut-on y lire.
Les champs oubliés, c’est le dernier espoir qui est lancé : Écoutez-nous en région périphérique.
« Ces champs oubliés, Portneuf en est justement le coeur, lance le président de l’UPA dans Portneuf, Christian Hébert. L’agriculture a commencé ici il y a 400 ans avec Louis Hébert à Québec et tout de suite des agriculteurs se sont installés dans Portneuf, qui est devenu notre garde-manger ».
Des années plus tard, déplore M. Hébert, ce sont les premières régions que le gouvernement laisse tomber.
Aux extrêmes
Les régions périphériques ne bénéficient pas des mêmes réseaux de distribution et des services qui sont disponibles dans les régions centrales comme la Montérégie.
« Quand on arrive aux régions périphériques, poursuit le président de l’UPA, c’est aux extrêmes, l’Abitibi-Témiscamingue, la Gaspésie. Ce qu’on vit dans la Capitale-Nationale, c’est la même chose. On a pas de centres de distribution, les transformateurs, les emballeurs ne sont pas ici. »
Frais plus élevés
Produire en région périphérique demande donc des frais beaucoup plus élevés. Mais l’aide n’a jamais été demandée au niveau financier, soutient Christian Hébert.
« Quand un programme est lancé, est-ce possible de recevoir les demandes des régions périphériques. Quand une relève décide de s’établir, est-ce possible de traiter les dossiers des relèves qui sont en région en premier. Ça ne demande aucun sou, mais on a aucune écoute présentement des gouvernements. »
« Ils ont les solutions »
Les agriculteurs ne demandent qu’à être écoutés. Ils ont les solutions et souvent elles ne coûtent rien.
« C’est le centre du Québec qui passe la charrue, qui ramasse le pactole qui est dédié à l’agriculture. Tout ce qui est en périphérie, les fraises de l’Île d’Orléans, le maïs sucré de Neuville, c’est tout aussi important que d’autres cultures. On a nos propres spécialités, ce qui permet d’avoir une diversité dans les assiettes des Québécois et Québécoises. »
Détresse plus élevée
Le gouvernement pensait avoir tout réglé en juin dernier. « Les difficultés qu’on vit en région sont toujours aussi grandes. Le nombre d’agriculteurs, le nombre de relèves qui sont en détresse ici dans Portneuf n’a jamais été aussi élevé », déclare Christian Hébert.
Selon lui, le taux d’endettement est devenu tellement élevé qu’il est plus grand que la valeur des denrées agricoles produites. Les producteurs paient plus d’intérêts que la valeur de tout ce qu’ils ont dans leurs champs. « On est près du point de rupture », dit-il.
Dernier espoir d’être écouté
« Si tu perds ton emploi, ta maison, le patrimoine que tes parents ont bâti au cours des cent ou deux cent dernières années, ces gens n’ont plus rien à perdre. »
Les champs oubliés, c’est le dernier espoir qui est lancé afin d’être écouté en région périphérique. L’agriculture, le bio-alimentaire et la forêt privée représentent le premier secteur économique dans Portneuf.
« Si on arrête, tous nos partenaires sont aussi dans le trouble. Ce ne sont pas seulement quatre ou cinq cent fermes qui sont menacées, c’est tout Portneuf et la Capitale-Nationale », soutient le président de l’UPA.
« Revenez vers vos gens »
La priorité du gouvernement n’est plus l’agriculture. On met des sous dans des industries qui veulent détruire l’agriculture.
« Revenez vers vos gens, écoutez vos gens », implore Christian Hébert.