Malgré un manque criant de médecins, le personnel du Centre médical et professionnel de l’Ouest de Portneuf (CMPOP) vient d’obtenir une accréditation de Groupe de médecine familiale (GMF) de niveau 1 et s’active à déployer un nouveau mode de gestion qui pourrait éventuellement être reproduit.
L’implication et la détermination des membres du conseil d’administration du CMPOP, qui est situé à Saint-Marc-des-Carrières, en fait un point d’accès aux soins de santé de première ligne dont l’avenir n’est plus à craindre, à condition que de nouveaux médecins viennent s’y installer pour traiter les patients devenus orphelins en raison du départ à la retraite de plusieurs parmi les fondateurs du Centre médical des Carrières.
« On n’a pas ce qu’on devrait avoir comme service médical en termes de médecins, mais on réussit quand même à tirer notre épingle du jeu », indique Jean-Luc Frenette, impliqué depuis sept ans dans la réorganisation et le développement des soins de santé dans l’ouest de Portneuf.
Besoin de médecins
Le conseil d’administration du CMPOP, dont font notamment partie M. Frenette et Maryon Leclerc, le maire de Saint-Marc-des-Carrières, continue de faire des pressions auprès du ministère de la Santé afin d’accueillir de nouveaux médecins dans le nord-ouest de Portneuf.
En comparaison avec les trois autres centres médicaux de la région, Saint-Marc-des-Carrières n’a, en moyenne, que 2,4 médecins pour 13 000 patients, alors que Donnacona en a 8,8, Pont-Rouge, 6,6, et Saint-Raymond, 6,5 médecins pour le même bassin de population à traiter. Outre Saint-Marc-des-Carrières, le CMPOP reçoit les patients provenant de sept autres municipalités du secteur ouest.
Le CIUSS de la Capitale-Nationale donne du renfort en attendant l’embauche d’omnipraticiens. Il affecte, au CMPOP, des infirmiers praticiens spécialisés (IPS). « On en avait déjà un et là, on est rendus à quatre. C’est ce qui nous permet de faire fonctionner la clinique », précise M. Frenette.
Mode de gestion
Devant les besoins importants éprouvés par le CMPOP et le manque de personnel médical pour y subvenir, le conseil d’administration a développé un mode de gestion particulier.
« On dit aux gens d’appeler pour recevoir un service médical plutôt que pour voir un médecin », explique Jean-Luc Frenette. « Le CIUSS veut faire de notre clinique un modèle pour l’exporter partout en province. Ainsi, ça va prendre moins de médecins, ils vont nous fournir de plus en plus d’IPS et regrouper tous les professionnels ensemble. »
« Ça nous prendrait au moins trois autres médecins pour bien faire », renchérit Maryon Leclerc. C’est d’autant plus important puisque le bassin de population est l’un des plus vieillissants dans la Capitale-Nationale et qu’il est éloigné des grands centres, indiquent MM. Frenette et Leclerc.
« Depuis les quatre dernières années, on a accueilli six nouveaux médecins dans le nord-ouest. Sur les six nouveaux médecins, cinq sont allés à Saint-Raymond et seulement un à Saint-Marc », déplorent-ils.
Attractivité
Afin d’être plus attractif, le CMPOP a rénové quatre bureaux. Le chantier, dont la deuxième phase est à venir, a coûté environ 200 000$. L’ambiance de travail et la collaboration entre les professionnels de la santé contribuent à rendre le milieu intéressant pour de potentielles recrues, affirment les deux porte-paroles.
Nouveau GMF
« On vient d’apprendre que le CMPOP fait partie d’un nouveau GMF complètement indépendant. On faisait partie de Donnacona avant et là, on va pouvoir enfin pousser nos dossiers de façon individuelle », dit Maryon Leclerc. Ce GMF de niveau 1 comprend aussi les médecins de la municipalité de Saint-Ubalde.
« On répond aux normes d’avoir un peu plus de 6000 patients pour obtenir cette accréditation. Ça va apporter du personnel et de l’argent puisque le CMPOP est un OSBL », mentionne M. Frenette.
« Si on a un message à faire au prochain député, c’est qu’il regarde pour nous soutenir davantage pour qu’on puisse recevoir de nouveaux médecins. Il y a peut-être une intervention politique à faire à ce niveau », précise Jean-Luc Frenette.
Il insiste sur le fait que les administrateurs du CMPOP ont informé le député sortant Vincent Caron, dès le début de son mandat, que sa circonscription comprenait la région la plus défavorisée, sur le plan de la santé, dans la Capitale-Nationale et que malgré plusieurs demandes de dérogation, rien n’a changé.
