Un président qui sait savoir

par Robert Jasmin
Un président qui sait savoir

Le 4 août dernier, en soirée, la foudre s’est abattue sur trois visiteurs qui marchaient devant la Maison-Blanche à Washington. Est-ce que le ciel a, à sa façon, exprimé sa surprise devant l’exceptionnelle réunion qui se tenant à l’intérieur ce soir-là ? On pourrait le croire, car la vie politique américaine ne nous a pas habitués à concevoir une telle rencontre, surtout après le séjour dans ces lieux du locataire criminel précédent, un certain Donald Trump. Qu’est-ce que cette rencontre avait de spécial ?

Ce soir-là, dans une période particulièrement trouble de son règne, le président Joe Biden avait quand même trouvé le temps de réunir quelques universitaires historiens pour être instruit sur les causes de l’état lamentable de la démocratie dans son pays et ailleurs. Ces historiens l’ont entretenu sur la montée du totalitarisme et son corollaire, le déclin de la démocratie. Un commentateur a qualifié l’exercice de « dialogue socratique » dans une période des plus périlleuses de l’histoire moderne des États-Unis. Ces experts ont notamment établi des parallèles entre la situation préoccupante actuelle et la période qui précéda la Deuxième Guerre mondiale, période qui a vu l’ascension de Benito Mussolini et Adolf Hitler.

On ne demande pas à un chef d’État de tout savoir ni, surtout pas, de nous faire croire qu’il sait tout. On peut toutefois exiger de lui qu’il reconnaisse ses limites en matière de connaissances et qu’il se donne la peine de consulter les experts pour éclairer ses décisions à la lumière des connaissances de ceux qui savent. Quand Biden prend deux heures pour écouter un groupe d’experts après une journée de travail, on ne peut qu’être rassurés sur sa conduite. Nous sommes à des années-lumière de celle de son prédécesseur qui prenait conseil d’une pasteure illuminée qui lui disait ce qu’il voulait entendre, en plus de l’assurer qu’il régnait en vertu de la volonté divine.

La situation mondiale est de plus en plus complexe et l’heure n’est pas aux solutions simples. Hélas, les porteurs de paroles simplistes sont souvent ceux qui parlent le plus fort et qui s’expriment avec un sans-gêne déconcertant. Ils recrutent un public peu exigeant et naïf qui répercute leurs inepties sur les réseaux sociaux. D’où l’importance de faire contrepoids en faisant appel à la science et aux scientifiques et en comptant sur la vigilance critique des philosophes.

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