Le CRSAD, bientôt la ferme laitière la plus moderne au Québec? 

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Par Johanne Martin
Le CRSAD, bientôt la ferme laitière la plus moderne au Québec? 
Le Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD) pourrait accueillir sur ses terres la ferme laitière la plus moderne au Québec.  (Photo : Johanne Martin)

D’ici quatre à six ans, le Centre de recherche en sciences animales de Deschambault (CRSAD) pourrait accueillir sur ses terres la ferme laitière la plus moderne au Québec. 

Le projet, dont la valeur se situe entre 20 et 40 M$, permettrait d’accueillir pas moins de 200 vaches dans un environnement à la fine pointe de la technologie. S’il n’en est pas encore à sa version définitive, le plan financier prévoit un peu plus de 20 M$ pour les infrastructures, auxquelles s’ajouteront les équipements et possiblement la location de terres. En juillet, le programme fonctionnel et technique (PFT) a été finalisé par la firme d’ingénierie au dossier.  

« Cette initiative consiste en la construction d’un tout nouveau bâtiment dédié à la recherche sur les bovins laitiers, détaille le directeur du CRSAD, Donald Gilbert, en poste depuis le 27 juin. Le Centre a commencé à travailler en 2010 sur ce qu’on appelle ici le pôle laitier et là, c’est le MAPAQ qui a le projet en main. Il serait bâti en haut [près de la 40]. On est aux PFT et aux approbations ministérielles. La réalisation se ferait quelque part entre 2026 et 2028. » 

Ne prenant rien pour acquis « tant que tout n’est pas signé », le directeur confirme qu’à peu près toutes les dimensions de la production laitière seront étudiées dans cette ferme dernier cri, de l’alimentation au bien-être des animaux, en passant par la génétique. « On va toucher en général à pas mal tout. Le CRSAD va être associé à des chercheurs de l’Université Laval et de l’Université McGill, de même qu’à des professionnels du gouvernement », indique-t-il. 

« Avec la pandémie, l’achat local a pris plus de place. On veut avoir une certaine autonomie alimentaire aussi et des entreprises plus performantes. Le CRSAD s’intéresse à ça sans oublier d’intégrer les volets du développement durable et la protection de l’environnement. »   

– Donald Gilbert 

Les abeilles aussi 

Si l’initiative se concrétise, les producteurs laitiers de tout le Québec vont pouvoir bénéficier des travaux de recherche menés à Deschambault, tout comme les apiculteurs ont pu profiter des retombées des projets qui y sont effectués dans l’épisode de varroase qui a affecté les ruchers il y a quelques mois. Un webinaire sur les limites des dépistages et des traitements a par exemple été offert au mois d’avril par le Centre de transfert technologique du CRSAD.  

« Les abeilles ont été fort à la mode cette année ! Ça a été dans les médias comme jamais à cause du varroa destructor, un parasite qui s’attaque aux colonies, avec des gros taux de mortalité. Tout ça génère des projets de recherche. Il n’y a d’ailleurs pas loin de 30 à 35 % des revenus des dernières années qui provenaient du secteur apicole, qui a été très actif », rapporte M. Gilbert, qui évoque au passage qu’un nouveau bâtiment verra justement le jour.  

Planification stratégique 2022-2027 

Productions de lait et de viande bovines et caprines, mais aussi productions apicole, porcine et cunicole, de poulets de chair, d’œufs d’incubation et de consommation figurent au nombre des domaines d’activité qui font l’objet d’études au CRSAD. Une quarantaine de personnes travaillent sur les lieux, en plus des chercheurs des universités Laval et McGill liés aux divers projets. Une vingtaine de bâtisses se trouvent sur les terres qui sont la propriété du MAPAQ. 

« Je viens d’arriver et j’ai une vision, mais qui va davantage se cristalliser parce qu’on est en processus d’élaboration de la planification stratégique 2022-2027 avec l’aide d’une firme de consultants. La démarche n’est pas encore terminée, mais comme gestionnaire, je veux avoir ce qu’il faut comme infrastructures et ressources humaines pour accomplir le plus de projets possibles en fonction de ce qu’on peut offrir au milieu », conclut le directeur général. 

Aux commandes du CRSAD pendant 15 ans, le prédécesseur de M. Gilbert, Pierre Baril, a quitté le 30 juin pour prendre sa retraite. Par voie de communiqué, le conseil d’administration de l’organisation a tenu à saluer sa contribution. Sous sa gouverne, le CRSAD a réalisé plus de 330 projets de recherche et formé près de 145 étudiants de la maîtrise au postdoctorat. La valeur de tous ces projets s’élève à 24 M$, dont 8,3 M$ sont issus de l’apport du Centre.

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