Six juges coupables d’agression

par Robert Jasmin
Six juges coupables d’agression

En criminalisant les gestes de celles qui osent prendre en main leur destin de femmes et de ceux et celles qui les aident à le faire, cinq hommes et une adepte d’une secte ultracatholique ont commis un crime d’agression massive contre les femmes américaines. Sont aussi responsables toutes les personnes qui ont permis l’accession à la magistrature de ces juristes infâmes. Il faut en rappeler la genèse pour comprendre cette prise du pouvoir par une extrême droite rétrograde et dangereuse.

Rappelons d’abord la mise sur le trône présidentiel par des forces financières et religieuses de l’idiot utile que fut Donald Trump. Cet ignorant inculte n’avait pas les connaissances suffisantes pour savoir qui nommer aux postes stratégiques, mais on lui a fourni les noms. Qui sont ce « on » ? Notamment, mais non exclusivement, les Koch Brothers, des milliardaires qui ont financé les campagnes de Trump; la Federalist Society, une organisation au financement occulte dont sont membres quatre des six juges ultraconservateurs de la Cour suprême; People of Praise, une communauté sectaire catholique dont a fait partie la juge Amy Coney Barrett; une des six.

Ces nominations, ainsi que celles de centaines de juges fédéraux, n’auraient pas été possibles sans les confirmations par un Sénat républicain docile, confirmations où l’on a vu des candidats juges mentir effrontément devant le comité sénatorial. On constate maintenant les dégâts : des femmes vont voir leur vie bouleversée, dévastée par l’interdiction qui leur est faite de disposer librement de leur corps; des femmes violées vont devoir mettre au monde l’enfant de leur agresseur; il en sera de même pour les victimes d’inceste.

Que dire aussi des femmes qui subiront une fausse couche et qui hésiteront à faire appel à des soins médicaux, de peur d’être accusées d’avoir voulu déguiser un avortement. Des femmes vont mourir et d’autres vont être jetées en prison simplement pour avoir eu un comportement qui pouvait peut-être provoquer une fausse couche. C’est déjà le cas dans de nombreux États : par exemple, en Oklahoma, le cas de Britney Poorlaw, 19 ans, qui a été accusée d’homicide à la suite d’une fausse couche et condamnée à quatre ans de prison sous prétexte que sa consommation de cannabis avait provoqué la fausse-couche et donc qu’elle avait interrompu sa grossesse. La compassion est une vertu absente chez ces juges qui clament haut et fort leur croyance chrétienne. Mais le droit de tuer avec une arme à feu est protégé.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires