Dans la région de Portneuf, entre 54% et 58% des résidents âgés de 16 à 65 ans ont un niveau 2 de littératie. Ils sont considérés comme « analphabètes fonctionnels ».
« Il y a une différence entre ne pas savoir lire et comprendre ce qu’on lit, indique d’emblée l’adjointe à la direction au Centre d’alphabétisation L’Ardoise de Saint-Casimir, Esther Tessier. On parle beaucoup aujourd’hui d’alphabétisation fonctionnelle. C’est complètement différent. Lorsque les gens ont à remplir des documents, bien saisir les nuances, bien saisir les référents, c’est là que s’applique les critères que l’on observe et qui sont impressionnants. »
Le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ) et ses 76 organisations membres ont tenu, au début du mois, leur 6e Semaine de l’alphabétisation populaire. C’est durant cette semaine que l’organisme soulignait ses 40 ans d’existence sous la thématique Le RGPAQ : Une famille… Un mouvement!
Dans Portneuf, le Centre d’alphabétisation L’Ardoise est un organisme de bienfaisance qui a été créé en 1996. En plus des activités tenues à Saint-Casimir, L’Ardoise a des points de service à Pont-Rouge, Donnacona et Saint-Raymond. Les ateliers sont généralement offerts de septembre à la mi- mai.
La mission de l’organisme est d’apporter du soutien à toute personne peu scolarisée ou marginalisée qui souhaite entreprendre une démarche d’apprentissage afin d’améliorer ses compétences essentielles.
Le Centre d’alphabétisation L’Ardoise propose des ateliers d’alphabétisation, de conversation en français, des ateliers numériques et d’initiation aux tablettes. Des activités d’éveil à la lecture (BiblioMobile) et de stimulation pour les enfants âgés de 18 mois à 6 ans sont aussi offerts de manière à prévenir ou à réduire les retards de développement.
La Boutique Le Garde-Manger vise quant à elle l’amélioration des compétences en littératie et numératie des participants avec l’implantation de son service en ligne.
S’ajoute également, de la part de l’organisme, une aide ponctuelle pour remplir formulaires et documents. Il est à noter que tous les services sont gratuits.
Nouvelle réalité
Esther Tessier constate aussi une nouvelle réalité, soit celle du travail à l’ordinateur. « On voit souvent des personnes qui pensent comprendre, mais qui ne voient pas les nuances. Et aussi depuis la pandémie notamment, ceux qui n’ont pas de connaissance du numérique ont vraiment été isolés. »
Cette sixième Semaine de l’alphabétisation populaire était l’occasion de souligner le travail et l’engagement des groupes d’alphabétisation populaire et la résilience de leur équipe.
L’Ardoise peut être suivie sur deux pages dans le Web :
*Source de l’étude : La littératie au Québec : un regard local sur les enjeux, Fondation pour l’alphabétisation, octobre 2021.
*Quelques références :
http://www.education.gouv.qc.ca/adultes/references/litteratie/peica/resultats-2012
Les niveaux de littératie
Niveau inférieur à 1 : 4 % de la population québécoise. La personne peut repérer une information identique à celle formulée dans la question, mais ne comprend pas la structure de la phrase ou du paragraphe.
Niveau 1 : 15 % de la population québécoise. La personne peut comprendre le sens des phrases et suivre un texte simple, et parvient à remplir un formulaire simple.
Niveau 2 : 34 % de la population. Aussi appelés analphabètes fonctionnels. La personne peut comparer ou opposer deux informations dans un texte et effectuer certaines inférences.
Niveau 3 : 36 % de la population. La personne peut comprendre un texte long, faire des inférences, distinguer les procédés rhétoriques, effectuer des opérations sur la base du texte et démêler des informations contradictoires.
Niveau 4 et 5 : 11 % de la population (ces deux niveaux sont fusionnés, car moins de 1 % des Canadiens sont de niveau 5). La personne distingue des informations inutiles, peut effectuer des opérations multiples, faire des inférences complexes, appliquer adéquatement des connaissances externes au texte et le synthétiser.