Saint-Raymond, gardienne de la Sainte-Anne

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Par Mathieu Hardy
Saint-Raymond, gardienne de la Sainte-Anne
Pendant la période de débâcle, les membres de la cellule de surveillance se réunissent chaque semaine pour analyser l’état de la rivière. (Photo : Offerte par la Ville de Saint-Raymond)

Avec le printemps revient la crue printanière des eaux sur la rivière Saint-Anne, à Saint-Raymond. Les autorités municipales se font la gardienne du cours d’eau en surveillant étroitement son comportement et en posant des actions quotidiennement pour éviter tout risque de débordement. Mais comment s’effectue cette veille, concrètement ?

Vendredi matin, 8 h 30. À la mairie de Saint-Raymond, c’est l’heure de la mise à jour sur l’état de la rivière, comme à chaque semaine, en période de débâcle.

Élus, responsable des communications, la direction générale et celle des services, contremaîtres, tous sont réunis autour de Thomas Simard-Robitaille, du groupe Synergis. C’est lui, l’expert de la rivière.

Fonte graduelle

« En date du 25 mars, la température est de notre côté; on assiste à une fonte graduelle, ce qui favorise une dégradation des glaces lente, et sans conséquence pour les riverains. Les risques d’inondations sont nuls pour le moment. Chaque journée qui passe sans mouvement des glaces contribue à diminuer les risques d’inondations par embâcle », a déclaré le spécialiste en dynamique des glaces au terme de la concertation de vendredi dernier.

Pelle araignée

En plus d’analyser l’état de la rivière après une semaine relativement calme, les membres de la cellule de crise ont discuté des retombées des travaux effectués heures par jour, depuis le 21 mars, par Claude Provost, d’Expente, aux commandes de sa pelle araignée.

L’objectif de la pelle araignée qui avance sur la glace pour creuser un chenal : favoriser l’écoulement des eaux et éviter l’accumulation de frasil.

Ces travaux préventifs qui, cette année, doivent être terminés au plus tard le 1er avril, ont été réalisés sur une distance de deux kilomètres entre le pont de Fer, à l’embouchure de la rivière Bras-du-Nord, et le bâtiment Marguerite-d’Youville de l’école de la Grande-Vallée.

« Après quatre jours de travail, la pelle araignée a parcouru une distance de 1,2 kilomètre, soit la moitié du tracé. Les travaux vont bon train et comme prévu, les opérations reprendront au début de la semaine du 28 mars, avec un chenal excavé sur deux kilomètres », a commenté la responsable des communications de la Ville, Geneviève Faucher, vendredi dernier.

Modèles et outils

Mesures préventives

De l’analyse des prévisions météorologiques jusqu’à la présence de la pelle araignée sur la rivière, rien n’est laissé au hasard pour éviter des inondations majeures, comme celles de 2014 où la Ville s’est placée en état d’alerte, et celles de décembre 2020 qui ont affecté près de 60 résidences.

Depuis ces deux coups d’eau qui ont marqué la mémoire collective, de nombreuses mesures préventives sont déployées par la Ville pour éviter que la Sainte-Anne sorte de son lit en période de débâcle printanière.

Soutenu par des experts, le personnel municipal reste à l’affût de tout changement majeur sur le terrain. Ils procèdent à l’observation continue de caméras et de prise de mesures par l’intermédiaire de sondes.

L’analyse continue de l’épaisseur du couvert de glace, du ruissellement des bassins versants et des prévisions du débit d’eau de la rivière, jumelés aux prévisions des scientifiques sont les paramètres de la veille sur la Sainte-Anne, qui a permis aux équipes de raffiner leur expertise d’une crue printanière à une autre. « Nous disposons maintenant de modèles qui nous permettent de prévoir le comportement de la rivière et d’anticiper les inondations.  Ces modèles ont été bâtis à partir d’études et des relevés des inondations historiques à Saint-Raymond par des chercheurs de l’Université Laval », a expliqué Mme Faucher, par courriel.

État d’urgence

Si la Ville en vient à déclencher son protocole de mesures d’urgence en cas de risque élevé d’inondation, le personnel du Service des incendies se relaie pour avoir la rivière à l’œil 24 heures sur 24, a précisé la porte-parole de la Ville.

Un bureau de coordination est installé à la caserne. Les ministères de la Sécurité publique et des Transports, la Sûreté du Québec. Selon la gravité de la situation, la Croix-Rouge et la Sécurité civile sont également de la partie.

Travaux majeurs

Si les risques d’inondations mettent la Ville et ses citoyens sur le qui-vive chaque printemps, Saint-Raymond exerce son rôle de gardienne de la Sainte-Anne en tout temps. Tout au long de l’année, des travaux ont lieu pour améliorer les infrastructures qui permettent d’éviter que la rivière sorte de son lit.

La Ville a reçu une enveloppe de 1,8 M$ du ministère de la Sécurité publique en 2021 pour accentuer les mesures permettant de contrer les inondations. Parmi les travaux majeurs à venir figurent notamment la construction d’une structure de retardement des glaces sur la rivière et l’installation d’un système antirefoulement pour l’émissaire dans le secteur de la rue Saint-Hubert.

Restez informés

La Ville de Saint-Raymond rappelle qu’elle met à la disposition de ses citoyens plusieurs outils pour leur permettre de rester informés en tout temps concernant l’état de la rivière. Le site inforiviere.com, celui de la Ville, les pages Facebook de la Ville et du comité rivière, l’application mobile IDSide-Echo, puis le message enregistré au 418 337-2202, poste 8, sont à la disposition de la population.

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