Attention aux comprimés contaminés

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Par Michel Harvey
Attention aux comprimés contaminés
Une trousse de Nolaxone. Photo – Courtoisie CIUSSSCN

Le CIUSSS de la Capitale-Nationale souhaite que la population de Portneuf soit très vigilante puisque différents comprimés contaminés par des opioïdes puissants sont en circulation sur le territoire et en vente sur le marché noir.

La médecin spécialiste en santé publique et en médecine préventive au CIUSSS de la Capitale-Nationale, Dre Anne-Frédérique Lambert-Slythe, fait savoir à la population de la région que les drogues contaminées à l’isotonitazène ou autres substances de la même famille sont bien présentes sur notre territoire.

« La consommation est un phénomène qui ne s’arrête pas nécessairement aux milieux urbains, et qui est plus méconnu dans les milieux ruraux, notamment dans Portneuf. L’isolement des personnes qui consomment et la distance avec les ressources disponibles augmentent notamment les risques de surdose mortelle », mentionnait la médecin spécialiste.

L’automne dernier, les spécialistes ont retrouvé des comprimés d’oxycodone contrefaits, contaminés avec de l’isotonitazène (aussi appelés Toni par les consommateurs), une substance analogue aux opioïdes et aux effets similaires au fentanyl, mais toujours plus puissante.

Quelque cinq mois auparavant, des comprimés bleus similaires à l’oxycodone, aussi contaminés par la Toni, étaient également retracés, ainsi que des comprimés d’hydromorphone (Dilaudid) et des comprimés verts contaminés au protonitazène, un autre analogue aux effets similaires au fentanyl, également plus puissant.

Un danger

Selon Dre Lambert-Slythe, il existe vraiment un danger de la contamination des drogues sur le marché noir. « Les substances consommées ne sont pas dans les forces ou puissances que celles qui étaient prévues avoir été achetées, notamment à cause de la contamination de ces substances. »

Des psychostimulants comme la cocaïne ou les amphétamines peuvent également être contaminés par les opioïdes, ce qui augmente le risque de surdose chez des personnes naïves qui n’ont jamais consommé d’opioïdes.

Ces comprimés contaminés augmentent la tolérance du corps à ces molécules, et rendent la dépendance plus sévère et le traitement plus complexe, selon la médecin spécialiste.

Comme action préventive, on doit avoir de l’antidote Naloxone avec soi lorsqu’on consomme. Ce produit est disponible gratuitement en pharmacie.  On le retrouve aux urgences de l’Hôpital régional de Portneuf et du CLSC Saint-Marc-des-Carrières.

Il est également possible de contacter l’unité mobile de la Coop SABSA ou l’unité mobile Point de Repères qui se déplacent dans Portneuf, ou encore le Centre de réadaptation en dépendance.

Huit signalements ont été enregistrés en 2021 dans Portneuf, mais ce ne serait que la pointe de l’iceberg. De son côté, la région de la Capitale Nationale a comptabilisé 413 cas.

Toutes les tranches d’âge sont touchées par cette problématique, de 18 ans à 75 ans, et autant chez les hommes (60 %) que chez les femmes (40 %). Les surdoses observées dans Portneuf sont surtout au niveau des 25 à 45 ans.

La médecin spécialiste en santé publique et en médecine préventive au CIUSSS de la Capitale-Nationale, Dre Anne-Frédérique Lambert-Slythe. Photo – Courtoisie CIUSSSCN
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