Une chute causée par le déplacement inattendu d’un camion est à l’origine du décès d’un travailleur de l’entreprise Eddy Fugère inc. sur le site de la cimenterie Ciment Québec le 11 février 2021.
C’est ce qu’a conclu la CNESST qui a rendu publiques, le 13 janvier, les conclusions de son enquête sur cet accident mortel ainsi que ses recommandations pour éviter qu’un tel accident ne se reproduise.
L’accident s’est produit lors du déchargement du camion semi-remorque chargé de matières sèches. « Alors que le déchargement était en cours, le travailleur s’est rendu dans la cabine du véhicule, a appuyé sur une commande afin d’arrêter le plancher mobile et a désactivé le frein de stationnement. Il est ensuite sorti de la cabine. Alors qu’il se trouvait sur la structure du camion semi-remorque, ce dernier s’est mis en mouvement. Le superviseur de Ciment Québec a remarqué le déplacement inhabituel du véhicule, s’est rendu sur les lieux et a découvert le travailleur étendu au sol. Il a alors appelé les secours, et le travailleur a été transporté à un centre hospitalier, où son décès a été constaté », explique la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail dans un communiqué.
L’enquête menée par la CNESST conclut que « lors du déplacement inattendu de son camion semi-remorque, le travailleur, qui se situait sur le véhicule, a chuté au sol et s’est retrouvé dans la trajectoire des roues de la semi-remorque, qui l’ont écrasé ».
À la suite de l’accident, la CNESST a ordonné à Eddy Fugère inc. et à Ciment Québec inc. qu’elles suspendent les travaux de déchargement de matières sèches effectués à l’aide de camions. La CNESST a aussi exigé la mise en place d’une procédure de travail pour contrôler les déplacements inattendus des camions lors des travaux de déchargement et que celle-ci soit clairement communiquée aux travailleurs. Les deux entreprises se sont conformées à ces exigences, indique l’organisme.
La CNESST rappelle que l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Dans le cas de transbordements, l’employeur doit s’assurer de contrôler les déplacements inattendus des camions aux quais de transbordement, par exemple en utilisant des cales de roues ou tout autre dispositif permettant d’empêcher le véhicule de se mettre en mouvement.
Les conclusions de l’enquête seront transmises à l’Association du camionnage du Québec, à l’Association des routiers professionnels du Québec et au Regroupement des entrepreneurs et camionneurs indépendants du Québec afin que leurs membres en soient informés. Elles seront également diffusées dans les établissements de formation en transport par camion pour sensibiliser les futurs travailleurs et travailleuses.