La science au secours de la rivière Portneuf

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Par Denise Paquin
La science au secours de la rivière Portneuf
Le responsable du projet pour la CAPSA, Marc-André Demers. Photo – Denise Paquin

La rivière Portneuf est sensible aux coups d’eau et les changements climatiques devraient accroître le risque d’inondations, surtout dans sa portion sud. La CAPSA étudiera la dynamique de cette rivière qui coule entre Lac-Sergent et Portneuf afin d’apporter, éventuellement, des solutions.

Les gens du milieu et ceux qui connaissent la rivière savent qu’elle est mal en point. La perte de milieux naturels, l’artificialisation des rives, le drainage agricole et le marnage (effet de la variation du niveau d’eau) causé par les barrages ont amplifié les problèmes d’érosion, de sécheresse et d’inondation. Mais il n’existe aucune donnée scientifique pour prouver le lien entre les causes et les effets.

C’est ce à quoi servira l’étude « Hydrologique du bassin versant de la rivière Portneuf » menée par l’organisme de bassin versant CAPSA dont la réalisation a été annoncée le 27 septembre à Portneuf.

La rivière Portneuf traverse des milieux agricoles, son cours est retenu par des barrages aux lac Sept-îles, au lac Sergent et à Portneuf, ses rives ont été fortement érodées ou modifiées. La construction des deux ponts de l’autoroute 40 au début des années 1980 a aussi affecté son comportement de façon importante.

En plus de récolter des données, les responsables sensibiliseront une cinquantaine de propriétaires riverains à l’état des rives de leur propriété. Parmi les centaines de riverains, ce sont ceux dont la propriété est la plus touchée par l’érosion ou l’artificialisation ou qui sont propriétaires d’une infrastructure qui joue un rôle qui sont les premiers visés. Outre des résidents, des municipalités et gestionnaires de barrages sont aussi concernés.

« Une fois que le projet va être fait, on va avoir trouvé la problématique, il va falloir trouver les solutions. On a besoin des propriétaires riverains », a déclaré le vice-président de la CAPSA, Julien Petitclerc, qui les a remerciés à l’avance de leur collaboration.

La CAPSA peut réaliser cette étude grâce à une subvention de 37 265$ sur un projet de 51 525$ provenant du programme de soutien régional aux enjeux de l’eau du gouvernement du Québec (PSREE). Les municipalités de Portneuf, Saint-Basile, Saint-Raymond et Lac-Sergent, la MRC de Portneuf et des chercheurs de l’Université Laval et de l’INRS, comme Alain N. Rousseau, un résident de Neuville professeur titulaire en hydrologie et gestion intégrée de l’eau par bassin, prendront part à l’étude. Certains de ces participants contribuent également à son financement.

Cette étude est prévue dans le Plan d’action 2018-2023 de la Stratégie québécoise de l’eau. Ses mesures visent à protéger, utiliser et gérer l’eau et les milieux aquatiques de façon responsable, intégrée et durable.

Dans un communiqué, le maire de Portneuf Mario Alain souligne que le projet et les connaissances qui en découleront « seront certainement d’une grande pertinence pour le secteur municipal, notamment dans le contexte où la ville complète une étude visant à documenter la vulnérabilité de ses sources d’eau potable et de leurs aires d’alimentation ».

« C’est en éduquant nos riverains et nos municipalités qu’on va réussi à faire les choses », a déclaré le député Vincent Caron, saluant la nouvelle mission de la CAPSA dans Portneuf.

Le directeur de la CAPSA, Philippe Dufour a souligné l’apport financier du PRSEE « pour mettre de l’avant les actions et pas juste un plan d’action ».

Les ponts de l’autoroute 40 construits au début des années 1980 ont modifié le comportement de la rivière Portneuf. Photo – Denise Paquin

 

 

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