Enjeux textiles à la Biennale du lin: du lin aux vêtements numériques

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin
Enjeux textiles à la Biennale du lin: du lin aux vêtements numériques
L’industrie mondiale du textile engendre 1,2 G tonne de CO2 par année. Seule la volonté des consommateurs pourra y changer quelque chose, affirme le spécialiste Marek Weltrowski. Photo – Denis Baribault

Savez-vous qu’il faut 2650 litres d’eau et 150 kilos de pesticides pour produire un seul t-shirt? Que votre influenceur favori peut porter des vêtements virtuels? Qu’un chandail peut être tricoté en 3D? Voici quelques-uns des enjeux de l’industrie textile dont il a été question à la journée-conférence de la Biennale internationale du lin, le 11 septembre, à Deschambault-Grondines.

Après avoir présenté cet été les œuvres d’une vingtaine d’artistes, les organisateurs de la 9e Biennale avaient réuni quelques spécialistes pour parler des défis actuels de l’industrie, une journée riche en découvertes.

« Les défis du monde textile actuellement ne sont pas technologiques, mais écologiques », a déclaré d’emblée le professeur et chercheur Marek Weltrowski.

Propulsée par la mode express (« fast fashion »), qui priorise la faible qualité des vêtements pour en changer rapidement, l’industrie textile poursuit sa croissance au détriment de l’environnement, des travailleurs de l’Asie du Sud-est et des pays occidentaux, qui perdent leur savoir-faire.

Les chiffres sont inquiétants: la moitié des textiles (48%) vont au site d’enfouissement et seulement 6% sont recyclés. L’industrie produit 1,2 milliard de tonnes de CO2 par année, soit plus que le transport aérien et le maritime réunis.

Selon M. Weltrowski, l’humanité ne peut soutenir une telle production. L’avenir dépend de la volonté des consommateurs à accepter de nouvelles normes éthiques. Or, la volonté des consommateurs, « c’est la marchandise la plus difficile à trouver », estime le chercheur.

La 3D est arrivée

L’intelligence artificielle, la production personnalisée et la mode virtuelle pourraient bientôt transformer l’industrie du vêtement et apporter certaines solutions aux défis écologiques de l’industrie.

La technologie permet aujourd’hui de tricoter un vêtement en 3D sans couture (voir l’article bit.ly/3m91Wq0). L’opération produit moins de rebuts. « C’est rendu une discipline de faire des vêtements 3D », a souligné Audrey Coulombe, jeune passionnée d’innovations chez Vestechpro, une entreprise associée à l’industrie montréalaise du vêtement.

Les essayages de vêtements virtuels se raffinent aussi et permettent aux clients d’être plus satisfaits de leurs achats en ligne, aux commerces de réduire leurs inventaires et aux manufacturiers, leur production. La mode virtuelle des vêtements numériques gagne du terrain. Des influenceurs, notamment, l’utilisent pour varier leurs tenues et réduire leurs frais. « L’application virtuelle DressX permet aux gens de changer de vêtements sans en acheter », explique Mme Coulombe.

Parmi les autres conférences qui étaient diffusées en direct sur Facebook, on a pu voir l’artiste Mylène Boisvert expliquer sa démarche de création, les responsables de Contextile, événement artistique au Portugal ami de la BILP, annoncer leur édition 2022 et entendre l’historienne Évelyne Ferron raconter comment le coton a supplanté le lin dans l’industrie textile aux 18e et  19e siècles, initiant, de ce fait, la révolution industrielle.

Il est possible de visionner les conférences en consultant la page Facebook de la Biennale internationale du lin de Portneuf. La journée est divisée en deux parties dont voici les liens :

https://www.facebook.com/BILPinfo/videos/237129601688941

https://www.facebook.com/watch/live/?ref=watch_permalink&v=1459277297772420

 

 

 

 

 

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires