Élections dans Portneuf – Jacques-Cartier: quatre candidats ont déployé leurs couleurs

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Par Denise Paquin
Élections dans Portneuf – Jacques-Cartier: quatre candidats ont déployé leurs couleurs
Les candidats attablés avec l’animateur Michel Beausoleil. De gauche à droite: Nash Mathieu, Sani Diallo, Joel Godin et Christian Hébert. Photo – Denise Paquin

Contrairement au débat en anglais des chefs des partis fédéraux, qui avait lieu le même soir, il n’y a eu que quelques flammèches, et surtout aucune insulte, lors de la discussion des candidats à l’élection fédérale dans Portneuf – Jacques-Cartier, le 9 septembre.

À 10 jours du vote, c’est dans une atmosphère polie, voire cordiale, que s’est déroulée l’unique rencontre de la campagne, exercice animé par Michel Beausoleil, à l’antenne de CJSR, à Saint-Raymond, le 9 septembre.

Pour des raisons techniques, seulement quatre des sept candidats ont pu accéder au studio de la télévision communautaire, a expliqué d’entrée de jeu l’animateur. Ceux qui ont répondu les premiers ont obtenu un laissez-passer.

Sani Diallo, du Parti libéral, Joël Godin, du Parti conservateur, Christian Hébert, du Bloc québécois, et Nash Mathieu, du Parti populaire du Canada, ont pris place autour de la table pour 90 minutes d’échanges sur les thèmes de l’économie, des communications, des transports, de l’emploi et de la sécurité.

Surprises et passion

Les candidats ont repris les grandes lignes de leur parti, lançant quand même au passage quelques flèches qui ont suscité des échanges intéressants, malheureusement trop vite stoppés par la cloche du modérateur.

Moins cinglant qu’au débat de 2019, le député sortant Joël Godin a brandi son programme à plusieurs reprises, notamment son plan environnemental, prenant soin de préciser que son chef Erin O’Toole l’appuyait, contrairement à son parti le printemps dernier.

Tablant sur ses six années comme député de Portneuf – Jacques-Cartier, c’est lui qui a démontré la meilleure connaissance des dossiers, dont celui du train à grande fréquence et du quai de Portneuf, entre autres.

Il ne s’est tout de même pas privé d’attaquer le bilan libéral qu’a défendu brio certain le nouveau venu libéral Sani Diallo. De l’environnement aux subventions en agriculture, qui tardent à être versées, Godin a surtout blâmé les libéraux pour l’aide d’urgence qui, de soutien aux travailleurs, est devenue une entrave à la relance, à son avis. « Comment on peut relancer quand on retient le monde à la maison? » a-t-il demandé au sujet de la PCRE.

Convenant que ces prestations avaient été utiles, Christian Hébert, du Bloc québécois, a appuyé le conservateur : « Tout le monde a décidé de prendre la PCU et de prendre l’été de congé. C’est catastrophique. Faut mettre ça sur pause! » a-t-il lancé.

À sa troisième expérience électorale, et sa deuxième pour le Bloc québécois, le cidriculteur a répété sur presque sur tous les sujets que le Québec serait mieux servi s’il rapatriait des pouvoirs, notamment pour les programmes de travailleurs agricoles étrangers. Si ses illustrations par des exemples concrets s’étiraient un peu trop, il a démontré une large connaissance des dossiers et  beaucoup d’empathie pour les agriculteurs, les aînés, les militaires et les vétérans ainsi que les familles aux prises avec des problèmes de garderie. Celui dont le parti réclame une hausse de 110$ par mois des pensions de vieillesse n’a pas été tendre à l’endroit des libéraux : « Le 500$ donné aux aînés de 75 ans, ils l’ont reçu comme une insulte! » a-t-il lancé. Il a aussi reproché aux conservateurs de mettre une croix sur le programme canadien de garderie des libéraux et des 6 milliards promis à Québec.

Des quatre candidats, c’est le libéral Sani Diallo qui a causé la surprise. Venu en politique parce qu’il partage les valeurs libérales « de liberté individuelle et de liberté de la personne », il s’est montré très articulé, au fait des politiques et des chiffres de son parti. S’il a pu répondre à la plupart des attaques, le conseiller financier chez Desjardins s’est quand même enlisé quand il a fait face à un tir groupé pour justifier l’élection actuelle. «Pourquoi le gouvernement était dysfonctionnel?» a demandé Nash Mathieu, qui marquait son seul point de la soirée.

Peu loquace ni arrogant, contrairement à son chef Maxime Bernier, le candidat du Parti populaire n’a pas su s’imposer. Il a montré peu de connaissances, voire un certain désintérêt, pour plusieurs sujets, notamment économiques. Il a réitéré le crédo de son chef qui souhaite le moins de gouvernements possible. «On n’ira pas acheter des votes avec des promesses électorales irréalistes», a-t-il lancé d’entrée de jeu.

Parmi tous les sujets, tous se sont au moins entendus sur la nécessité d’une relance pour sortir de la pandémie, le conservateur la voyant tous dans une prise en main plus locale et plus verte.

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