Lac-Sergent mettra de l’avant deux autres solutions pour améliorer la qualité de l’eau de son lac : le gravillon remplacera le sable sur ses routes dès cet hiver et une infrastructure de captation de sédiments sera mise en place autour du lac.
L’entretien hivernal des routes a été ciblé comme cause principale de la sédimentation au lac. Chaque hiver, il s’épand 500 tonnes de sable sur le réseau local de Lac-Sergent. Or, si la Ville en ramasse que 160 tonnes, selon ses estimations, il en reste 340 qui disparaissent dans la nature. Une bonne partie de ce sable aboutit dans le lac, emporté par la neige fondante et les pluies.
Afin de stopper ce phénomène, qui s’ajoute aux sédiments provenant du sol et des activités autour du lac, la Ville s’est entendue avec son entrepreneur qui abandonnera le sable au profit du gravillon, un gravier de 10 mm dépoussiéré. « L’abrasif a plus de chance de rester en place. Jusqu’à 60, 70% pourra être ramassé pour éviter qu’il se rende au lac », a expliqué le maire Yves Bédard lors de l’annonce du projet le 20 août. L’échange se fera à coût égal puisque l’entrepreneur aura besoin d’une quantité moindre de gravillon, a-t-il précisé, ajoutant que d’autres municipalités comme Saint-Augustin-de-Desmaures et Lac-Beauport ont fait ce choix.
De plus, la Ville construira des ouvrages de rétention sur son territoire, dont une trentaine de bassins de sédimentation, autant de trappes à sable, une dizaine de puisards et de l’empierrement aux endroits fragiles. C’est la CAPSA qui a évalué la situation et proposé de solutions.
La Ville prévoyait réaliser cette action de son plan directeur de l’eau sur cinq à dix ans. Elle pourra le faire en une année grâce à une subvention de 74 500$ du programme de soutien régional aux enjeux de l’eau (PSREE) du gouvernement du Québec, annoncée par le député Vincent Caron. Lac-Sergent puisera le reste du montant dans sa réserve environnementale, a indiqué le maire Bédard.
Pour Vincent Caron, ces travaux« créeront un cordon sanitaire autour du lac » et « atténueront les contaminants qui viennent nourrir les espèces aquatiques » nuisibles. « Préserver nos lacs [ce sont des enjeux] du présent et pour le futur », a-t-il déclaré, soulignant que Lac-Sergent était sur la voix du succès.
Ces projets font partie du plan directeur de l’eau amorcé en 2018. Plusieurs actions du plan ont été réalisées, comme la mise à niveau des installations septiques, la station de lavage et le bâchage de parties du lit du lac pour lutter contre le myriophylle à épis, opération fructueuse jusqu’à maintenant, a indiqué le maire Yves Bédard. « Cela s’intègre dans la démarche globale de la Ville. Si vous voulez améliorer le lac, ce n’est pas l’action, mais l’ensemble des actions », affirme-t-il.
Ces travaux retarderont, cependant, la réalisation de l’égout dans le secteur des chemins des Mélèzes et des Saules, a reconnu le maire Bédard. Mais la Ville préfère coordonner ces travaux plutôt que de refaire deux fois des travaux. Ce projet d’égout doit relier une quarantaine de maisons.