Des restaurateurs soulagés, mais inquiets

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Par Mélanie Chalifour
Des restaurateurs soulagés, mais inquiets
Une partie de l’équipe du Normandin de Deschambault, de gauche à droite : Francine Paré, Stéphanie Girard, Sylvie Girard, Geneviève Gingras, Ayoud Moulkalah et Ghislaine Paquet, assise. Photo - Mélanie Chalifour

Les restaurateurs de la région qui avaient accueilli avec un grand soulagement, en mars, l’annonce de la réouverture des salles à manger sont maintenant plus inquiets. Est-ce un nouveau faux départ?

Il y a deux mois, le Calvados à Pont-Rouge avait rempli en un rien de temps ses tables pour sa première fin de semaine de réouverture. Le restaurant avait refusé des clients. « Nous étions très heureux du déroulement et avons eu une excellente réponse au niveau de l’achalandage. On voyait que ça avait manqué ! » mentionne la propriétaire  Annie Marcotte. « Les restrictions pour la distanciation des tables et le fait d’avoir un maximum de deux adultes par table diminuent notre capacité d’accueil », précise-t-elle quant à la réouverture des salles le 31 mai. Au moins, le Calvados était prêt puisque les séparateurs et les plexiglas qui avaient été  installés lors de la toute première réouverture à l’été 2020 étaient restés en place.

Au Normandin à Deschambault-Grondines, les dirigeants ont été très attristés par la fermeture après seulement quelques jours en mars. La succursale faisait partie de la troisième phase de réouverture des 43 restaurants de la chaîne de restauration ; elle devait ouvrir le 25 mars. « Malheureusement, plusieurs clients se sont rivé le nez à la porte dans la première semaine, car ils croyaient que nous étions ouverts. Il fallait réorganiser nos équipes et surtout procéder à l’approvisionnement. Le fait de voir des clients déçus nous a poussés à redoubler d’efforts et ceci a porté fruit, nous avons pu ouvrir notre salle plus tôt que prévu, soit le 18 mars. Des efforts qui se sont transformés en immense déception après seulement deux semaines », raconte Geneviève Gingras, directrice de la succursale. « Les frigidaires étaient remplis pour Pâques, cette annonce a été  vraiment très dure », avoue-t-elle.

La réaction au nouveau feu vert donné par la santé publique est différente cette fois-ci. Chat échaudé craint l’eau froide. Les restaurateurs demeurent sur le qui-vive. « On se sent vraiment à la merci de l’évolution de la crise actuelle, la restauration est l’un des secteurs qui écopent beaucoup. On souhaite de tout cœur que le pire soit derrière nous », dit Mme Gingras. Malgré toute l’incertitude, elle affirme que le personnel était heureux d’accueillir à nouveau les clients le 31 mai. La joie était comparable du côté de ceux-ci.

La directrice de la succursale indique que l’épreuve a tout de même eu quelque chose de bon puisque le restaurant s’est doté d’un service de livraison l’hiver dernier. « Ma plus grande fierté est de voir toute la solidarité et l’entraide au sein de l’équipe d’employés. Pendant ces cinq mois, les serveuses ont pu continuer à servir elles-mêmes leur clientèle en devenant livreuses. Elles ont été tellement bonnes sur la route en plein hiver, je leur lève mon chapeau! » lance Mme Gingras.

Les responsables des deux restaurants qui étaient heureux d’avoir pu conserver la majorité de leur personnel avouent que la fermeture du printemps en en découragé certains.

 

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