De l’aide pour la Maison Mirépi pour contrer une situation «épouvantable»

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Par Denise Paquin
De l’aide pour la Maison Mirépi pour contrer une situation «épouvantable»
La directrice de la Maison d’hébergement Mirépi, Martine Labrie, a fait visiter la maison 2e étape au député de Portneuf, Vincent Caron. Photo – Courtoisie

Les femmes de la région victimes de violence pourront maintenant compter sur la Maison Mirépi pour refaire leur vie sur des bases nouvelles. La maison 2e étape leur ouvre ses portes après un investissement de 2,4 M$.

Ce complément aux services d’urgence de Mirépi n’a pas tardé à confirmer sa nécessité. À peine construite, la maison a accueilli sa première locataire début avril, a révélé Martine Labrie, directrice de la maison d’hébergement pour femmes et enfants victimes de violence, lors de l’inauguration virtuelle de l’édifice, le 23 avril.

«Ce ne sont pas des services de crise. On demeure là à plus long terme. On a des projets de vie, on retourne à l’école, on va travailler. En même temps, on les protège, car on sait qu’en violence conjugale c’est lors de la séparation qu’il y a le plus de danger, car c’est là que le conjoint réagit», a expliqué Mme Labrie sur les 12 places dans ce nouveau service, qui s’ajoutent aux 10 places existantes en services de crise.

Ce complément était attendu depuis près d’une dizaine d’années. Un investissement de 2,4 M$ de la Société d’habitation du Québec, par l’intermédiaire du programme AccèsLogis Québec (ACL) l’a rendu possible.

Le député Vincent Caron, qui en a fait l’annonce, a qualifié d’«extraordinaire» le projet et a souligné le travail acharné de Mme Labrie pour défendre la cause des femmes.

«Sanctuaire»

Il a reconnu du même souffle que cette annonce survient dans un contexte «particulièrement pénible», «une situation épouvantable», a-t-il ajouté, avec 10 féminicides depuis le début de l’année. La pandémie a exacerbé la violence faite aux femmes. «Il faut agir, intervenir, proposer des options pour pouvoir les accueillir, qu’elles soient en sécurité», a déclaré le député qui a qualifié l’endroit de «sanctuaire» pour les femmes.

L’annonce du soutien à Mirépi coïncidait avec une autre action du gouvernement pour les femmes. La ministre Geneviève Guilbault a annoncé 223 M$ supplémentaires sur cinq ans, dont 92 M$ pour les maisons d’hébergement. C’est «une absolue priorité», pour aider «les femmes et à leurs enfants de progresser vers une vie nouvelle en leur faisant retrouver à la fois la sécurité et l’estime de soi», a déclaré le député Caron.

La maison 2e étape compte deux studios et deux chambres. L’aide a aussi permis d’améliorer les sept chambres du service de crise. La maison Mirépi compte en tout 10 places en services de crise et 12 nouvelles places à long terme.

Les femmes pourront s’y loger à prix modique. Elles pourront y demeurer quelques mois jusqu’à un an, deux ans ou plus, selon le temps qu’il leur faudra pour retrouver le chemin de l’indépendance et de l’estime de soi.

«On est apaisé. On s’y s’en bien. Je suis convaincu que les femmes qui vivent des moments difficiles, quand elles vont franchir ces portes-là, vont se sentir comme chez elles», a commenté le député.

Appel au secours

Le député a rappelé que Mme Labrie lui a lancé plusieurs fois des appels au secours. Cette dernière a reconnu que le sous-financement de la maison Mirépi est chronique et que des fonds du Zumbathon ont servi à boucler le budget dans les dernières années.

«Je suis vraiment touchée par tout ce que j’entends», a déclaré Martine Labrie, qui a souligné que le projet n’aurait jamais pu voir le jour sans la subvention.

Elle s’est dite heureuse aussi du financement additionnel annoncé par la ministre Guilbault. Il permettra d’embaucher plus d’intervenantes, de hausser leur salaire, d’accroître les services de crise en particulier.

Durant la dernière année, malgré la pandémie, le taux d’occupation a été de 96%, a indiqué Mme Labrie. Moins de personnes ont été hébergées, 71, comparativement à une centaine par année en moyenne. «Il y a un lien avec la pandémie directement, les femmes ne sortaient pas à cause de la COVID», a expliqué Martine Labrie. Selon les intervenantes, 104 personnes n’ont pas pu être hébergées faute de place. «C’est le double que l’on n’a pas pu héberger», a indiqué Mme Labrie. «Cette semaine j’ai eu 11 demandes d’hébergement, refusées», dit-elle. Le service externe, par contre, a augmenté ses interventions. En tout 88 femmes ont été rencontrées, mais 39 ont été refusées faute de place.

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