Les citoyens de Cap-Santé et de Portneuf sont mieux protégés que jamais, selon les autorités. Les services de protection contre les incendies des deux villes ne font plus qu’un depuis le 1er avril.
La Régie portneuvoise de protection incendie (RéPPI) dessert 6700 habitants. Avec une équipe de 43 pompiers expérimentés, un état-major qualifié et un centre de formation émérite, la RéPPI est devenue la 33e régie de protection incendie au Québec et le plus important service d’incendie de la MRC de Portneuf.
Selon le maire de Cap-Santé, Michel Blackburn, la RéPPI permet d’atteindre les objectifs du schéma de couverture de risque, ce qui aurait été impossible autrement. «La Régie est l’union de nos deux forces de frappe qui assure la sécurité de nos citoyens et la pérennité du service», a déclaré le maire de Portneuf, Mario Alain. L’idée d’une régie est venue de besoins de plus en plus criants en raison du manque de relève chez les pompiers volontaires, poursuit le maire. «C’était de plus en plus difficile de continuer dans cette voie-là. C’était le temps qu’on se prenne en main avant qu’on nous l’impose», a dit M. Alain.
Selon les maires, le regroupement des services de protection contre les incendies des deux villes offrira à la population une meilleure couverture en cas d’incendie, de sinistre ou de mesures d’urgence. «Nous aspirons à devenir un chef de file en matière de prévention, d’intervention et d’analyse des risques», a commenté Michel Blackburn.
Priorité à la prévention
Des efforts majeurs seront consacrés à la prévention, les maires sont d’avis qu’il s’agit d’une priorité surtout dans le contexte où les pompiers ne sont pas à temps plein. Il n’existe pas de statistiques du nombre de feux évités, c’est moins spectaculaire, mais tout aussi important, assurent-t-ils. Selon eux, l’expérience démontre que la moitié des entreprises rasées par les flammes ne se reconstruisent pas. Cap-Santé et Portneuf n’ont pas les moyens de perdre des entreprises, ajoutent-ils.
Le budget d’exploitation de la RéPPI pour la première année est de 827 000$. Ce budget représente un montant de 123$ par habitant alors que la moyenne québécoise s’élève à 128$ selon les données du ministère de la Sécurité publique, indique le maire Blackburn. Cap-Santé versera 420 000$ et Portneuf 407 000$. Les casernes et les locaux du siège social demeurent la propriété des villes qui en font la location à la RéPPI. Elle a trois autopompes, deux camions-citernes, deux véhicules de soutien, un poste de commandement, une unité de sauvetage spécialisé et un zodiac. « En mettant nos ressources en commun, nos équipements, nous pouvons faire des économies d’échelle», ajoute M. Blackburn.
Selon le maire, la Régie est une solution pour les petites municipalités. Elle leur offre une masse critique qui permet d’offrir un service incendie comparable à celui des grandes villes à un coût raisonnable.
Un des avantages de la création de la Régie, selon les autorités, est la réduction du temps d’intervention. Il a été réduit de cinq minutes selon le nouveau directeur de la Régie, Sébastien Teed. Des pompiers sont en caserne le jour au moment où les pompiers volontaires sont en moins grand nombre sur le territoire.
Le maire Blackburn a fait remarquer que l’entraide automatique entre les brigades de Portneuf est un recours exceptionnel et que selon la loi, elle ne doit pas être pris en considération dans l’élaboration d’un schéma de couverture de risque. «Quand l’entraide automatique devient une forme de régie à la pièce, il y a lieu de se questionner. Nous pensons qu’il faut pouvoir compter sur nos voisins en non en dépendre», a-t-il lancé. La Régie fera tout de même de l’entraide avec ses voisines et y aura recours, dit le directeur Teed.
BAS DE VIGNETTE
Les pompiers de Cap-Santé et de Portneuf ont été regroupés le 1er avril dans la nouvelle Régie portneuvoise de protection incendie.
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