Même si tout danger semble écarté ce printemps, Saint-Raymond continuera à se prémunir contre les inondations grâce à l’injection de 2,4M$ dans de nouvelles infrastructures et des études sur le barrage de Chute-Panet.
La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a annoncé cet avant-midi 1,8 M$ pour soutenir les projets de la ville.
À ce montant, qui représente 75% des coûts engagés, la Ville ajoutera 600 000$. La subvention provient du cadre pour la prévention des sinistres (CPS). Jusqu’à maintenant, 5,65 M$, dont 4,2 M$ du ministère, ont été investis dans cette entente qui se terminera le 31 décembre 2021, a précisé la ministre Guilbault.
Travaux dans la rivière
Le maire Daniel Dion a expliqué que le montant servira à aménager une structure de retardement des glaces sur la Sainte-Anne à 7 km en amont du centre-ville, «à l’endroit où les trains de glaces arrêtent», et un système antirefoulement dans le secteur de la rue Saint-Hubert, souvent inondé lors d’une crue.
Après avoir enlevé une vingtaine de cages de drave l’an dernier dans le secteur entre le pont de fer et le pont Chalifour, la Ville prévoit maintenant travailler dans le lit de la rivière afin d’enlever un haut-fond qui bloque le passage des glaces. Selon les modélisations, cette opération pourrait ajouter un mètre de profondeur à la rivière dans ce secteur, a indiqué le maire Dion. L’opération, qui est à l’étape des plans et devis, nécessitera des études environnementales importantes, a dit le maire Dion qui ne prévoit pas sa réalisation cette année.
Le barrage de Chute-Panet: «la solution ultime»
De plus, Saint-Raymond effectuera des études complémentaires pour réhabiliter le barrage de Chute-Panet qui «a été identifié pour gérer le niveau d’eau de la rivière et qui serait très important pour gérer nos inondations», a dit M. Dion. «C’est la solution ultime de notre bouquet de solutions qui a été déterminé par les experts», a-t-il rappelé.
Les tests menés l’an dernier ont démontré que le barrage est viable, mais qu’il faut l’améliorer. Les études visent à évaluer son rehaussement, pour monter le niveau de la rivière d’un mètre, et l’ajout une pelle pour contrôler ce niveau d’eau.
«Même, on va regarder s’il n’y aurait pas moyen d’en faire un barrage hydroélectrique pour un peu financer», a déclaré le maire Dion. Mais pour réaliser cette solution ultime, il faudra l’acquérir. Le barrage appartient à des intérêts privés.
Qualifiant Saint-Raymond de «pionnière en matière d’inondations au Québec», Daniel Dion a souligné que les solutions qui ont été mises en place auraient épargné la ville de 40% des inondations qui auraient pu se produire sur la rivière. Celles à venir pourraient faire monter cette protection à 60%, voire 70%. «Mais on ne pourra jamais dire qu’il n’y aura pas d’inondation. Quand il arrive 100 mm de pluie (comme à Noël), qu’on a un immense bassin versant de 1400 kilomètres carrés qui se déverse dans la rivière Sainte-Anne. C’est sûr qu’il y a trop d’eau dans la rivière», a déclaré le maire.
Il a rappelé que la rivière a pu prendre 900 m cubes d’eau en eau libre, mais qu’elle peut déborder avec seulement 150 m cubes d’eau mêlée de glaces. «C’est pour ça qu’on travaille sur les glaces», a rappelé le maire, soulignant que Saint-Raymond a «développé une expertise unique en gestion des glaces en rivière» de concert avec les spécialistes de l’Université Laval et diverses entreprises spécialisées.
«Proactive et énergique»
La ministre Geneviève Guilbault a salué «l’action proactive et énergique» de la ville pour prévenir les inondations. «Heureusement cette année les scénarios s’annoncent quand même assez calmes. La rivière Sainte-Anne nous a habitués a certains épisodes un peu plus corsés», a-t-elle déclaré.
Elle a expliqué que l’aide de son gouvernement vise à trouver et appliquer des solutions concrètes pour protéger les citoyens et leurs biens.
Le député Vincent Caron a remercié Mme Guilbault et le gouvernement pour cette aide supplémentaire. «On va pouvoir poursuivre le travail entrepris depuis des années, travail impressionnant de la ville», a-t-il déclaré. «[Cela] apporte un grand réconfort à toute notre population», a-t-il déclaré, ajoutant que «ces inondations sont souvent vécues comme de la détresse, détresse psychologique même».
«Soyez assurés que l’argent est dépensé avec rigueur. Les exigences du ministère sont grandes. Il faut toujours prouver que notre action va apporter une diminution réelle du coût des inondations et ainsi sauver des dépenses considérables et récurrentes reliées à l’aide aux sinistrés», a indiqué le maire Daniel Dion.
