Quand la région de Portneuf passera-t-elle en zone orange ? Le député Vincent Caron n’a pas la réponse à cette question qu’il se fait poser souvent ces temps-ci. Elle dépend de l’effort collectif et de la Santé publique. C’est pourquoi il demande aux Portneuvois de maintenir leur «comportement exemplaire».
Le député Vincent Caron sait que ses concitoyens en ont assez de la pandémie qui sévit depuis 11 mois. Lui aussi avoue avoir hâte de sortir de «cette zone de grandes turbulences», mais la décision de changer de palier ne lui appartient pas, a-t-il déclaré le 10 février, au sortir d’une rencontre avec Dr André Dontigny et Michel Delamarre, respectivement directeur de la santé publique et le PDG du CIUSSS de la Capitale-Nationale, et le préfet de la MRC, Bernard Gaudreau.
«Incontestablement, Portneuf s’améliore sur le plan épidémiologique», a-t-il reconnu. Il signale, cependant, qu’avec «une situation épidémiologique qui était bien meilleure que la nôtre» Charlevoix et la Côte-de-Beaupré sont aussi demeurées en zone rouge.
Aux gens qui lui demandent pourquoi Portneuf n’est pas isolé de Québec, comme en octobre, il répond que «la Santé publique veut avoir une vision régionale et non une région par MRC». «C’est bien évident que la Santé publique veut être plus prudente que moins. Ce qu’on ne veut absolument pas, c’est se diriger vers une troisième vague», a-t-il ajouté.
Orange… neuf jours
L’isolement de Portneuf, en octobre, a marqué les esprits. Tandis que la moitié des régions du Québec passaient au palier d’alerte rouge, la MRC de Portneuf et les deux MRC de Charlevoix tournaient à l’orange. Or, dans les faits, ces trois MRC ont fait bande à part pendant seulement 10 jours, entre le 1er et le 9 octobre. L’amorce de la deuxième vague, et sa flambée de cas dans les écoles, les entreprises et les milieux de vie pour aînés, a fait basculer Portneuf en zone d’alerte maximale (rouge).
Plusieurs critères dans la balance
«Les gens ont tendance à penser que c’est juste le nombre de cas qui va permettre à la Santé publique de faire une recommandation dans un sens ou un autre. Mais il y a des variables qui entrent dans l’équation et qui font qu’elle demande encore quelques jours pour faire une recommandation au gouvernement», explique Vincent Caron.
Le 5 février, le ministre de la Santé Christian Dubé a rappelé que la Santé publique fonde ses décisions sur trois critères : le nombre de cas, le nombre d’éclosions et la tendance et le nombre d’hospitalisations, dont celles aux soins intensifs.
Il ajoutait, à cette occasion, que l’état du délestage est maintenant pris en compte. Le délestage c’est le nombre de chirurgies reportées en raison du nombre de lits occupés par des gens malades de la COVID-19.
La région de Portneuf a aussi un impact sur cette donnée. «Les cas sévères sont dirigés vers les hôpitaux de Québec», dit le député Vincent Caron. Or, même sur ce point, la situation s’améliore. Le 10 février, il y avait 57 hospitalisations, dont neuf aux soins intensifs. En comparaison, il y avait 128 hospitalisations, dont 15 aux soins intensifs, le 12 janvier.
La situation évoluant, il y a de nouveaux critères qui s’ajoutent dans l’analyse de la santé publique, soit la vaccination, les variants et la semaine de relâche.
«Le Dr Dontigny a expliqué que si on avait une certitude que les vaccins arrivent telle date, ça nous aiderait beaucoup à prendre une décision. Le vaccin c’est vraiment un gros facteur de protection», dit Vincent Caron.
Questionné sur la relâche, jeudi, le premier ministre François Legault a avancé que les mesures de confinement, incluant le couvre-feu, pourraient être maintenues encore un mois, jusqu’au 8 ou au 15 mars. En plus du couvre-feu, il a invité les Québécois à respecter la bulle familiale durant cette semaine de vacances.
«Jusqu’à maintenant, je constate que les Portneuvois ont un comportement exemplaire. Je veux vraiment les remercier de collaborer de cette manière parce que c’est vraiment tous ensemble qu’on va se sortir de tout ça», affirme le député qui leur demande de «demeurer extrêmement prudents».
