Même s’il doit affronter l’incompréhension des «covidsceptiques», le député Vincent Caron appuie totalement l’imposition du couvre-feu par son gouvernement afin de casser la deuxième vague de COVID-19.
«La situation est grave et les prochains mois pourraient être très critiques. L’enjeu principal, c’est la pression sur notre service hospitalier, une question de maintien des soins. C’est une situation pénible, mais on a comme pas le choix de prendre ces décisions», a-t-il déclaré vendredi, veille de l’entrée en vigueur de l’interdiction de circuler entre 20h et 5h du matin , en vigueur jusqu’au 8 février.
M. Caron est conscient que les mesures sanitaires ne font pas l’affaire de tous. Lui et le personnel de son bureau sont confrontés, au téléphone comme sur les réseaux sociaux, à la méfiance de «covidsceptiques».
«Je déplore qu’il y a encore cette minorité qui ne regarde pas l’actualité mondiale. Il y a des gens qui pensent que ce qui nous arrive c’est seulement au Québec. Ils s’alimentent presque exclusivement sur des médias sociaux qui véhiculent toutes sortes d’informations qui sont non fondées. Il y a des gens qui ne comprennent simplement pas et on ne sait plus par quel chemin passer pour essayer de leur dire “Écoutez, on ne l’invente pas. Il y a des cas autour de vous“», déclare Vincent Caron.
À ceux qui pointent la hausse des cas malgré le confinement durant les Fêtes, M. Caron répond : «Oui, en effet, ces chiffres ne sont pas encourageants, mais imaginons-nous si on n’avait rien fait !»
«Vaincre une pandémie c’est plein de mesures cumulatives. Il n’y a pas de solution parfaite. Chaque fois qu’on prend une décision, on pense que c’est la meilleure pour aller le plus vite possible», expose le député. Il est convaincu qu’au lendemain de la pandémie «on dira qu’on a fait face à nos obligations, qu’on aura pris nos responsabilités pour protéger notre population». Il ajoute qu’«il vaut mieux être un petit peu impopulaires de temps en temps, mais être considérés comme des gens responsables».
Le député Caron reconnaît aussi que la pandémie fait très mal à certains travailleurs. «Je n’arrive pas à croire que certains puissent penser que ça fait plaisir au gouvernement de ralentir l’économie. S’il y a bien quelque chose qui est propre à François Legault, c’est qu’il est mené par ça [l’économie]», lance-t-il, ajoutant que ces suppositions, «ça me met un petit peu hors de moi de temps en temps».
«Il faut faire avancer les deux curseurs en même temps […], car il y aura un lendemain après la COVID. On a des entreprises qui, par chance, étaient en santé et il faut qu’elles le demeurent minimalement», affirme le député. Il dit qu’au lendemain de l’annonce du couvre-feu son bureau a été submergé d’appels de citoyens, d’entrepreneurs et de municipalités qui désiraient savoir s’ils pouvaient faire telle ou telle chose. «On trouve des solutions pour accompagner tout [ce monde-là]», dit-il.
Même s’il prévoit que le prochain mois va être compliqué, voire dur, pour certains, Vincent Caron est sûr que le confinement donnera les effets escomptés.
«Malgré tout, je crois en la bonne volonté des gens. Il faut rester solidaires entre nous, penser aux personnes âgées, penser à nos entrepreneurs, pour que le maximum de gens passe au travers», affirme le député. «Il ne faut pas lâcher, mais c’est sûr que la formule c’est quasiment, hormis le travail, l’épicerie, le médecin, la pharmacie, bien, on reste à la maison», conclut-il.