De l’argent frais pour le patrimoine

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Par Denise Paquin
De l’argent frais pour le patrimoine
La MRC compte plus de 900 édifices à valeur patrimoniale. Photo – Denise Paquin

Les propriétaires de maisons patrimoniales le savent, restaurer des fenêtres ou une toiture dans le respect du style et des matériaux coûte une fortune. Ils pourront bientôt compter sur un coup de pouce de la MRC pour réaliser ces travaux.

La MRC de Portneuf disposera de près de 654 000$, sur trois ans, pour protéger et mettre en valeur le patrimoine immobilier de la région.

L’aide provient du programme de soutien au milieu municipal en patrimoine immobilier des ministères de la Culture et des Affaires municipales. L’enveloppe a été haussée à 51,6 millions pour répondre à la forte demande et contribuer à la relance de l’économie en contexte de pandémie.

Bâtiments municipaux, bâtiments privés

Le soutien à la restauration comptera pour 70% du montant, soit 196 750$ pour les bâtiments municipaux et 265 500$ pour les bâtiments privés. La MRC disposera aussi de 192 000$ pour embaucher un agent de développement du patrimoine immobilier. Les critères d’admissibilité des projets et de partage des fonds sont à venir.

Le député Vincent Caron s’est dit heureux d’annoncer le programme «très généreux par rapport à ce qu’on a eu dans le passé». «On a de vrais joyaux. Il faut s’assurer de déployer les moyens pour les transférer aux générations futures dans de bonnes conditions», a-t-il dit.

Selon le député, le programme répond aux critiques du Vérificateur général qui, en juin dernier, avait conclu que le «patrimoine bâti [qui] tombait en décrépitude». Le Vérificateur général avait conclu que  le ministère de la Culture n’assumait pas, depuis des décennies, ses responsabilités face aux enjeux de sauvegarde. Il lui a proposé de se doter d’une stratégie d’intervention et d’un moyen d’encadrer les actions des municipalités qui sont «des acteurs incontournables en ce qui concerne la sauvegarde et la valorisation du patrimoine immobilier». «Il fallait corriger cette situation vraiment problématique», a déclaré Vincent Caron.

Le préfet Bernard Gaudreau a indiqué que «la MRC a rapidement levé la main pour bénéficier des trois programmes» lorsqu’ils ont été annoncés en 2019. «Le but c’est d’appuyer le plus grand nombre de propriétaires possibles», a dit le préfet qui se réjouit de la «capacité d’action» donnée à la MRC d’agir pour «conserver le paysage».

Le député Caron a toutefois convenu que le montant est limité et qu’«on n’aura pas la capacité de supporter toutes les transformations».

La région regorge d’édifices patrimoniaux. Il s’en trouve dans 13 des 18 municipalités de la MRC a indiqué l’agente culturelle Éliane Trottier. L’inventaire du patrimoine bâti réalisé de 2011 à 2013 a recensé plus de 900 bâtiments présentant un caractère patrimonial.

Le programme ne visait pas les églises en particulier. Certaines sont déjà admissibles au programme de restauration du Conseil du patrimoine religieux du Québec. «Toutefois, dans le cas où cette voix ne fonctionnerait pas, parce qu’une église n’est pas admissible ou que les fonds sont insuffisants, il y a ouverture à ce que le nouveau programme soit considéré», a précisé Mme Trottier.

Dans le cas d’édifices municipaux comme le Manoir Allsopp, à Cap-Santé, la voie priorisée est aussi de trouver d’autres sources de financement public, a indiqué le député Caron. Il a ajouté que le programme contribuera aussi à la relance économique.

Que la MRC puisse compter sur une ressource «pour bien identifier les immeubles» et s’assurer que l’aide est «utilisée à bon escient» s’avère donc pleinement justifié, a souligné le préfet Bernard Gaudreau.

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