Des centaines de parents ont dû trouver une solution de rechange aujourd’hui pour faire garder leurs enfants. Les responsables de service de garde en milieu familial de Portneuf ont fermé leurs portes et sont allées manifester devant le bureau du député provincial Vincent Caron pour dénoncer la lenteur des négociations pour leur prochaine convention collective.
Les responsables de service de garde (RSG) en milieu familial de Portneuf affiliées à la CSN sont descendues dans la rue pour dénoncer la lenteur des négociations et les propos «méprisants» du ministre de la Famille envers elles, a expliqué la présidente du syndicat des RSG de Portneuf, Sylvie Gobeille. Une trentaine d’entre elles ont manifesté mercredi matin devant le bureau de circonscription du député Caron qui n’y était pas. Les dirigeantes syndicales devaient lui parler en après-midi par visioconférence.
Les négociations durent depuis 18 mois, mais n’aboutissent pas, déplore Mme Gobeille. «On veut une rémunération équitable pour le travail que nous faisons», dit la présidente locale.
Selon Lucie Lonchamps, vice-présidente à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) et représentante de plus de 13 000 travailleuses et travailleurs du réseau des services de garde éducatifs les RSG travaillent 50 heures par semaine pour 27 000$ par an. Mme Longchamps, qui a été RSG dans Portneuf pendant plus de 25 ans, a salué leur courage d’avoir fermé leur service de garde pour la journée afin d’améliorer leur sort. «Ce moment est crucial et n’a jamais été aussi important», a-t-elle déclaré. Selon Mme Gobeille, les parents sont compréhensifs et appuient les RSG.
Selon Mme Gobeille, on comptait 105 RSG affiliées à la CSN en 2017. Il n’en reste plus que 79. «Les filles sont épuisées», dit-elle, et la pandémie a augmenté leurs tâches et précipité leur départ.
La fermeture de services de garde dans Portneuf fait partie d’une grève rotative dans toutes les régions du Québec. Habituellement, les RSG en milieu familial travaillent jusqu’à 10 heures par jour pour répondre aux besoins des familles. Le 11 septembre, les RSG affiliées à la CSN de toute la province avaient limité la période d’ouverture de leur service à sept heures consécutives, conformément à la rémunération offerte par le gouvernement.
«Les moyens de pression vont s’accélérer si le gouvernement du Québec s’entête à ne pas reconnaître l’importance des tâches qu’elles assument», avise la CSN.