Du «fer», et bien d’autres choses à Deschambault-Grondines

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin
Du «fer», et bien d’autres choses à Deschambault-Grondines
Au moment de notre visite, le sculpteur Jacques Samson présentait sa vision de l’art, sa façon de travailler le fer et son œuvre «Sans pause publicitaire». La vidéo d’art réalisée par sa conjointe Catherine Breton, qui accompagne l’œuvre, apportait un autre éclairage sur le processus créatif du sculpteur. Photo – Denise Paquin

La visite de l’exposition «Volonté de fer», à Deschambault-Grondines, apporte son lot de surprises. La principale est de découvrir avec quelle créativité les 17 artistes réunis par la commissaire Carole Baillargeon déclinent ce thème imposé.

L’artiste Sylvie Sainte-Marie se décrit comme une «recycleuse» et s’inscrit dans le courant de l’arte povera. Elle transforme les objets usuels. Dans sa série «États d’esprit», elle peint sur des plats et des tôles de métal utilisés pour faire de la cuisine. Ses portraits à figure humaine sont des assemblages d’animaux qui dénoncent l’impact de l’humain sur la nature et l’appauvrissement de la diversité. Photo – Denise Paquin

On l’a déjà écrit, «Volonté de fer» est le troisième volet de l’exposition estivale de Culture et Patrimoine Deschambault-Grondines, exposition qui s’intercale entre les éditions de la Biennale internationale du lin de Portneuf. Il y a eu «Dur comme d’la roche», en 2016, et «Sorti du bois», en 2018. Chacune veut raviver des matériaux liés à des secteurs d’activité et des métiers enracinés dans l’histoire régionale.

«Volonté de fer» n’a rien à envier aux précédentes, si ce n’est le contexte de pandémie qui a réduit le nombre d’œuvres au Vieux Presbytère, question de distanciation sociale. L’exposition s’étale également sur deux étages du Moulin de La Chevrotière.

Oui, il y a bien des métaux, souvent abordés par la sculpture, mais on peut aussi admirer des tissages, de la céramique, de la peinture, même une étude des effets des métaux sur les couleurs de teinture des tissus.

Dans leurs œuvres, ces artistes exposent les effets du temps, comme le fait Élyse DeLafontaine avec ses artéfacts, ou remettent en question le monde actuel, comme la surexploitation des minerais, ce dont témoigne la joaillère Sonia Beauchesne. Dans ses énormes batées éclaboussées de couleurs fabriquées avec des oxydes métalliques, Joanne Gauthier rappelle l’époque des orpailleurs et l’exploitation de mines d’or à Notre-Dame-de-Montauban.

La joaillère Cynthia Girard et le sculpteur Julien Lebargy ont créé une œuvre sur le temps qu’il vaut la peine de regarder de près pour en animer les quatre tableaux sur les saisons et en découvrir toute la subtilité, comme le montre le directeur de CPDG, Donald Vézina. Photo – Denise Paquin
Marie-Hélène Martin, une artiste en art textile de Portneuf, marie métal et fibres dans son triptyque L’épaviste. Son travail sur métier Jacquard décante en couleurs l’état de morceaux de métal en train de rouiller. Elle a trouvé son inspiration en voyant un vieux camion dans un champ. Photo – Denise Paquin

Impossible d’énumérer toutes les œuvres, mais il vaut la peine de prendre le temps d’en faire le tour, de les admirer – même de les actionner dans le cas de l’œuvre de Cynthia Girard et Julien Lebargy – et de lire les cartons explicatifs si on veut connaître la démarche sous-jacente de ces œuvres. Aucune n’est sans intérêt.

Parmi les 17 artistes conviés à ce projet estival, on trouve quatre Portneuvois, soit le sculpteur de Neuville Stéphane Langlois, l’artiste textile de Portneuf Marie-Hélène Martin et les joaillères de Deschambault-Grondines Sonia Beauchesne et Cynthia Girard.

L’exposition se poursuit jusqu’au 27 septembre au Moulin de La Chevrotière et au Vieux Presbytère de Deschambault. Il n’y a pas de coût d’entrée cette année, mais une contribution volontaire est suggérée.

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