Les États-Unis impose à nouveau des tarifs douaniers de 10% sur l’aluminium canadien depuis le 16 août. Alcoa est déçue et juge que l’administration Trump ne vise pas la bonne cible.
«Alcoa est déçue que l’administration américaine ait décidé de réimposer des droits de douane sur l’aluminium canadien», a rapporté la conseillère en communication à l’aluminerie de Deschambault, Marie-Josée Alain.
Selon Alcoa, l’application de ces droits de douane en vigueur à un partenaire essentiel du libre-échange entraînera des perturbations inutiles pour les producteurs en aval dans toute l’Amérique du Nord et provoquera davantage de distorsions sur le marché.
Cela ne règle en rien la question de la surcapacité chinoise qui est le problème fondamental auquel est confrontée la production d’aluminium primaire, fait remarquer Alcoa. «Les États-Unis et le Canada devraient collaborer avec d’autres partenaires en faveur d’un commerce équitable pour s’attaquer aux subventions injustes qui ont incité la Chine à maintenir une surcapacité persistante», transmet Mme Alain dans un courriel.
L’industrie de l’aluminium déplorait que son secteur ait été sacrifié dans les négociations de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) et n’ait pas bénéficié de protections aussi rigoureuses que l’acier.
Le gouvernement du Québec entend défendre avec vigueur les intérêts de l’industrie de l’aluminium et protéger les emplois des alumineries québécoises, a-t-il assuré par voie de communiqué.
Québec trouve aussi injustifiée la décision de l’administration américaine. Les ministres de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, et des Relations internationales, Nadine Girault, soutiennent qu’elle aura des retombées négatives des deux côtés de la frontière. La Chambre de commerce des États-Unis reconnaît également que cette restriction aura des conséquences néfastes sur l’industrie américaine de l’aluminium, soutient le gouvernement du Québec.
Le gouvernement encourage Ottawa à imposer des mesures de représailles équivalentes sur les importations en provenance des États–Unis jusqu’à ce que l’administration américaine élimine entièrement ce tarif douanier sur les importations d’aluminium canadien.
Au Québec, l’industrie de l’aluminium soutient près de 30 000 emplois bien rémunérés dans quelque 1500 entreprises, dont plus de 7000 dans l’industrie primaire. Le Québec compte neuf alumineries appartenant à Alcoa, Alouette et Rio Tinto qui produisent annuellement environ 2,8 millions de tonnes d’aluminium, soit 90 % de la production canadienne. Une seule des dix alumineries canadiennes est située à l’extérieur du Québec. La production se situe au 4e rang mondial après la Chine, la Russie et le Moyen-Orient. Les exportations représentaient plus de 8,1 milliards de dollars en 2018.
