Observation exceptionnelle : un rorqual à bosse dans le fleuve

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin
Observation exceptionnelle : un rorqual à bosse dans le fleuve
Le rorqual à bosse photographié par Jacques Germain à Portneuf mercredi. Photos – Jacques Germain / Montage - Courrier de Portneuf

Les gens de Portneuf ont vu passer un visiteur exceptionnel dans le fleuve Saint-Laurent mercredi. Un rorqual à bosse, une baleine qui peut peser jusqu’à 40 tonnes, a été vu dans le chenal devant le quai.

«Le dernier signalement est arrivé ce matin [jeudi], elle était rendue à Saint-Pierre-les-Becquets», a indiqué Marie-Ève Muller, du Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), à Tadoussac.

La baleine qui peut mesurer de 13 à 17 mètres a d’abord été signalée par un pêcheur mardi près du pont de Québec.

Mercredi soir, plusieurs personnes l’ont vue, photographiée et même filmée à Portneuf.

La baleine à bosse est un visiteur de l’estuaire du Saint-Laurent en été. On peut le voir notamment à Tadoussac.

Les spécialistes du GREMM n’ont aucune idée de la raison qui pourrait expliquer la présence de ce cétacé dans le fleuve. «C’est une première», a confirmé Marie-Ève Muller. Aurait-il suivi sa nourriture, un banc de petits poissons? Chose certaine, son comportement avait l’air normal. Les photos et vidéos le montrent en train de sauter et de plonger à plusieurs reprises.

Selon Mme Muller, la chaleur ne devrait pas l’incommoder pour l’instant puisque le rorqual à bosse passe l’hiver dans les Caraïbes pour s’y reproduire.

«Ce qui est plus inquétant, c’est que le fleuve est un secteur très achalandé par la navigation commerciale et de plaisance. Le fleuve est étroit et la marge de manœuvre du rorqual n’est pas super grande», explique-t-elle.

La loi oblige les embarcations à maintenir une distance minimale de 100 mètres près d’un cétacé. Mme Muller conseille même de se tenir à 200 mètres de la baleine. «Elle peut être plus stressée. On lui laisse de la distance. C’est une question de sécurité», dit-elle.

La porte-parole du GREMM affirme que ce qui est à souhaité c’est que le rorqual reprenne de lui-même le chemin de l’estuaire et du golfe.

Renseignements demandés

Marie-Ève Muller invite les gens qui ont vu la baleine à bosse à faire parvenir de l’information sur leur observation (jour et heure et endroit). Les photos ou vidéos de la baleine pourront aussi documenter sa présence dans le fleuve. Il suffit de téléphoner au 1 877 722-5346 (réponse 24 heures sur 24).

«On est en train de mettre en place un suivi plus serré de l’animal, mais nous sommes à Tadoussac et c’est plus difficile avec le confinement. On demande la collaboration des riverains. Ce sont nos yeux», dit-elle.

De très bonnes photos où l’on voit la queue de ce rorqual commun pourraient même permettre de l’identifier. «La station de recherche des Îles Mingan possède un catalogue de 500 individus répertoriés. La queue, c’est sa carte d’identité», indique Mme Muller.

Voir la vidéo provenant de Facebook:

https://www.facebook.com/julimel.germain/videos/1712695352220917/

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