Les éducatrices en milieu familial inquiètes

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Par Alain Turgeon
Les éducatrices en milieu familial inquiètes
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Ce n’est pas sans peur que les responsables de services de garde en milieu familial (RSG) ont ouvert leurs maisons à trois ou quatre enfants ce matin.

La plupart des services de garde en milieu familial ont ouvert leur porte, mais d’autres sont restés fermés encore un certain temps pour des raisons de santé des RSG ou de leurs proches et des éducatrices ont décidé de fermer leurs milieux de garde officiellement, rapporte la présidente du syndicat des éducatrices en milieu familial de Portneuf affilié à la CSN, Sylvie Gobeille.

Les RSG qui ouvriront leurs milieux sont prêtes et heureuses de retrouver les tout-petits et aussi d’aider à la relance de l’économie, mais la crainte demeure présente, a-t-elle affirmé le 8 mai dans un échange sur Facebook. Elles n’avaient reçu aucun matériel de protection à trois jours de la réouverture. «On nous a assurés que les masques et les visières arriveraient à temps, mais les gants arriveront dans deux semaines», rapporte Mme Gobeille. «Le plus difficile pour les RSG, c’est la lenteur à laquelle nous recevons les informations de la part du ministère. Toujours à la dernière minute», déplore-t-elle. Les RSG ont reçu une trousse d’information produite par la CNESST sur les mesures à mettre en place il y a une semaine.

Selon Mme Gobeille, les enfants sont de retour dans un service de garde qui ne ressemble pas du tout à celui qu’ils ont laissé le 13 mars. «Nous avons dû réaménager nos milieux, restreindre des endroits de la maison, on nous a conseillé de garder que les jouets et jeux lavables. Ce ne sera plus les milieux familiaux chaleureux qu’ils ont connus avant la fermeture», commente la présidente. Dans son service de garde, la rentrée se passe bien. Les parents ont bien préparé les enfants, dit-elle.

Craintes atténuées

Selon la directrice du bureau coordonnateur du CPE Le Kangourou, Geneviève Ouellette, tout le monde a reçu les masques dimanche matin et les visières ont été livrées aux responsables de service de garde en milieu familial lundi matin juste avant l’ouverture.

C’était une course contre la montre reconnaît-elle. «Tout le monde a eu le matériel de protection. En trois jours il s’est passé beaucoup de choses», dit Mme Ouellette. Les services de garde étaient bien organisés dans Portneuf, mais le bureau coordonnateur a été le dernier à recevoir les commandes par un coup du sort.

Selon elle, les craintes des RSG se sont atténuées avec la rentrée. «Une fois les pieds dedans, ça va bien, dit la directrice. Ce qui se passe actuellement est très positif».

La rentrée dans les CPE s’est aussi bien déroulée, selon la directrice du CPE Le Kangourou, Nathalie Larochelle. «Ce qu’on pouvait faire a été fait. Si on fait tout du mieux qu’on peut et qu’on suit les consignes, on diminue les risques», explique-t-elle.

Le CPE a été ouvert durant toute la crise sanitaire pour accueillir les enfants de travailleurs essentiels. Ça s’est bien passé pendant la crise même avec des enfants nouveaux, rapporte Mme Larochelle. Le ratio était alors de 30%. Il est maintenant de 50%. Tous les enfants avaient une place pour les parents qui retournaient travailler, dit la directrice. La distanciation physique n’est pas imaginable dans un CPE et les éducatrices ont l’équipement nécessaire. Il y a moins d’enfant pour chaque éducatrice. Les parents ne circulent plus dans le CPE.

Le ratio augmentera à 75% le 8 juin et le CPE sera plein le 22 juin, selon les projections. À partir de ce moment, les parents qui n’envoient pas leurs enfants au CPE devront payer pour conserver leur place pour septembre.

 

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