Les garagistes en ont plein les bras

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Par Denise Paquin
Les garagistes en ont plein les bras
Les travailleurs des secteurs essentiels et ceux de la construction ou de l’aménagement paysager, qui eux reprenaient le travail lundi, sont ceux qui ont le plus besoin de faire changer leurs pneus actuellement. Photo – Denise Paquin

Les garagistes sont de retour au travail depuis mercredi. Et ils ne chôment pas.

Mis sur pause le 23 mars comme toutes les entreprises non essentielles au Québec, les propriétaires d’ateliers mécaniques ont été pris par surprise par l’annonce du premier ministre François Legault le 13 avril.

«Je n’ai pas eu le temps de faire mes plexiglass. Normalement, tout était prévu cette semaine pour la reprise le 4 mai ! Le garage était prêt, mais notre inventaire n’était pas arrivé», lance au bout du fil le garagiste Patrick Fiset, de Donnacona, rejoint jeudi. La veille, son téléphone n’a pas dérougi. Les propriétaires se sont rués pour obtenir un rendez-vous afin de faire poser les pneus d’été ou faire faire un entretien.

«On avait fait une planification qui débutait le 14 avril. Puis, la réouverture a été reportée au 4 mai. J’ai été obligé de rappeler tous mes clients. J’ai passé deux jours là-dessus. Mais cette fois, je n’ai pas pu les rappeler parce que le volume était trop important. En deux jours, j’ai reçu au-delà de 250 appels. J’ai les oreilles bourgogne», lance-t-il en riant.

M. Fiset a à peine eu le temps d’appliquer la marche à suivre pour les consignes de distanciation sociale que les premiers camions de l’entreprise de plomberie Alex Leclec arrivaient dans sa cour à la première heure mercredi matin. «Ils voudraient tous que ce soit cette semaine, parce qu’ils commencent à travailler lundi. En trois jours, on ne sera pas capables de les faire», évaluait-il.

Rappelées elles aussi au travail par Québec dans le but de relancer lentement l’économie, les entreprises de construction, de l’aménagement paysager et des mines reprenaient le travail le 20 avril.

«C’est vraiment particulier à gérer. Déjà que c’est dur à gérer une saison de pneus. Mais là il y a beaucoup trop d’impondérables», indique le garagiste.

M. Fiset indique que les gens sont pressés de faire changer leurs pneus d’été et que les échanges ne sont pas toujours courtois. «La première journée a été difficile», avoue l’entrepreneur. D’autres collègues avec qui il a parlé conviennent avec lui que le confinement est difficile pour plusieurs personnes.

Malheureusement, les gens devront prendre leur mal en patience, car les garagistes n’allongeront pas nécessairement leurs heures d’ouverture. Au contraire, en raison de la distanciation sociale, certains garages prendront moins de clients par jour.

«J’espace les rendez-vous pour qu’il n’y ait pas trop de gens ici. Je priorise que les gens me laissent le véhicule avec les clés le matin, qu’ils ne rentrent pas dans le garage. J’ai mis une enseigne sur ma porte, mais les gens sont habitués. Ils n’ont pas conscience de ce que ça peut occasionner», explique M. Fiset. «Pour l’instant on s’en sort, mais si jamais on venait à tomber malade, ma saison serait peut-être finie», indique-t-il.

Les cinq employés du garage doivent aussi garder leurs distances entre eux, en plus de désinfecter chaque véhicule dans lequel ils montent. Le travail prend plus de temps.

M. Fiset invite les gens qui ne roulent pas beaucoup et qui ne sont pas pressés à attendre encore quelques jours avant de prendre rendez-vous. Plusieurs spécialistes ont déjà indiqué dans les médias que les pneus d’hiver n’en souffriront pas. De plus, le ministère des Transports a reporté au 5 juin la date limite pour l’enlèvement des pneus cloutés.

«Ça va faire une saison qui est particulière. Les gens veulent avoir leurs pneus encore plus rapidement, malheureusement, on va étirer la saison, on n’aura pas le choix», conclut Patrick Fiset.

 

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