Fermeture le dimanche : accueil mitigé des épiciers

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Par Denise Paquin
Fermeture le dimanche : accueil mitigé des épiciers
Les épiceries seront fermées le dimanche. Photo - stock-image

Les marchés d’alimentation du Québec sont fermés tous les dimanches jusqu’à la fin avril. Québec veut donner un répit aux travailleurs de ce secteur névralgique en temps de pandémie de COVID-19. Or, cette nouvelle obligation ne fait pas l’unanimité des marchands que nous avons contactés.

«On est conscients que les employés des commerces essentiels commencent à être fatigués. C’est normal. C’est pour ça qu’on met en place une journée de repos le dimanche pour tout le mois d’avril. Ça va leur permettre de reprendre des forces», a déclaré le premier ministre François Legault, qui ordonnait le 29 mars la fermeture des épiceries le dimanche jusqu’au 1er mai.

«C’est une bonne nouvelle !» lance Josée Bernier, propriétaire du Provigo à Saint-Raymond. «Cela garantit aux employés au moins une journée de repos», a-t-elle déclaré mardi dernier.

Elle avoue que la décision du gouvernement annoncée sans avertissement le 29 mars a nécessité des ajustements rapides de l’horaire des employés lundi dernier.

La crise du coronavirus n’a laissé aucune minute de répit aux travailleurs de l’alimentation, secteur déclaré essentiel dans la pause que la COVID-19 a imposée au Québec jusqu’au 13 avril, et que Québec a allongée 4 mai.

Désinfection, pose d’écrans aux caisses, contrôle de l’entrée des clients, les nombreux moyens mis en place nécessitent aussi plus de personnel.

De plus, le Provigo de Saint-Raymond a vu exploser ses services de commande en ligne et de livraison, souligne Josée Bernier. «Il y a eu quelques embauches, mais on a maximisé les horaires de nos étudiants», dit la femme d’affaires. Elle prévoit que les clients vont s’ajuster à la fermeture du dimanche et que cela ne créera pas de cohue les autres jours de la semaine.

Après la vague de consommateurs qui a déferlé sur le supermarché Metro, à Saint-Raymond, dans la semaine du 13 mars, l’achalandage revient à la normale. «Il y a moins de gens, mais les paniers sont plus gros», dit le directeur général Pierre-Luc Defoy.

Le supermarché a lui aussi ajusté ses services en ajoutant la livraison pour les commandes par téléphone. «Ça va très bien», dit M. Defoy qui note un retour à la normale pour l’approvisionnement du supermarché.

Au supermarché Metro à Saint-Marc-des-Carrières, on met un bémol. «Ça arrive trop tard», soutiennent Huguette Lefebvre et Anthony Taillefer, deux des trois propriétaires du commerce. «Les gens ne travaillent pas sept jours, ils travaillent cinq jours», signale M. Taillefer.

Mme Lefebvre envisage de réduire les heures d’employés embauchés pour faire face au surcroit de travail. Elle craint aussi une concentration de l’achalandage sur six jours. «Avec cinq caisses, on n’a pas l’infrastructure et la proximité sera augmentée», expose-t-elle.

Ce qui la désole également, c’est que la fermeture du dimanche occasionnera des pertes. «Tout est daté. Il y aura des pertes d’aliments qui ne pourront être transformés ou donnés à des organismes», dit-elle.

Hausse de salaire

Pour encourager leurs employés à rester en poste, plusieurs groupes de supermarchés ont augmenté la rémunération de leurs employés.

Heures allongées

Les pharmacies, les dépanneurs, les stations-service, les restaurants qui font de la commande à l’auto, à emporter et de la livraison et la commande en ligne, par téléphone et la livraison dans les épiceries ne sont pas touchés par la fermeture du dimanche. Ces commerces peuvent également allonger leurs heures d’ouverture du lundi au samedi. La restriction sur le nombre d’employés ne s’applique pas.

Avec la collaboration d’Alain Turgeon

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