Alcoa forcée de réduire ses activités

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Par Denise Paquin
Alcoa forcée de réduire ses activités
L’aluminerie Alcoa à Deschambault a réduit ses activités afin de se conformer à la demande du gouvernement du Québec. Photo – Aluminerie Deschambault

Le plus important employeur industriel de la région, l’aluminerie Alcoa de Deschambault, poursuit ses activités, mais Québec l’oblige à les réduire au minimum.

Le secteur de l’aluminerie qui emploie 7800 travailleurs au Québec, dont 520 à Deschambault, a été inscrit sur la liste des entreprises essentielles par le gouvernement du Québec. Des milliers de PME qui ne font pas partie de cette liste ont cessé leurs activités le 25 mars, forçant au chômage leurs employés. Elles rouvriront leurs portes le 13 avril si la courbe de la pandémie de la COVID-19 s’aplatit, ce qui est l’objectif visé par le gouvernement Legault dans cette tentative radicale d’empêcher la propagation du coronavirus.

«Conformément à la demande du gouvernement du Québec, Alcoa – Aluminerie de Deschambault a réduit au minimum ses activités depuis hier soir [NDLR 24 mars] à minuit», a indiqué Marie-Josée Alain, porte-parole d’Alcoa à Deschambault, dans un échange de courriels avec le Courrier le 24 mars. «Nous suivons les directives du gouvernement du Québec et les activités qui ne soutiennent pas directement nos opérations essentielles sont reportées à après le 13 avril», a-t-elle ajouté. «De plus, nous ajustons les horaires des quarts de travail, afin de créer une distanciation sociale pour la main-d’œuvre, et les employés qui peuvent travailler à distance le font», précise la porte-parole, sans mentionner combien de travailleurs sont touchés par le ralentissement des activités.

Dans une entrevue au quotidien Le Devoir, le 25 mars, le président de l’Association de l’aluminium du Canada, Jean Simard, affirme qu’une fermeture complète «aurait été catastrophique», car elle aurait été impossible à réaliser. «C’est comme dire qu’il faut que t’arrêtes une navette spatiale en 30 secondes», illustre-t-il. C’est ce qui a amené le gouvernement à se raviser, tout en obligeant les grands complexes industriels à au moins réduire leurs activités au minimum.

Le Québec compte 9 alumineries qui ont une capacité de production totale de 2,8 millions de tonnes d’aluminium, selon les chiffres de 2017 du ministère de l’Économie et de l’Innovation. Le Québec produit 90% de l’aluminium au Canada et 90% de cet aluminium est exporté.

En juin, l’aluminerie de Deschambault et le gouvernement fédéral ont annoncé un investissement de 85  M$ pour augmenter sa production en maintenant sa performance environnementale.

 

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