Les entreprises de Portneuf ne souffrent pas encore de la crise ferroviaire, mais l’impact pourrait être majeur si le conflit entre les Premières Nations et le gouvernement fédéral s’éternise.
C’est ce que soutient le président de la Chambre de commerce régionale de Saint-Raymond, Sylvain Naud.
S’il dit ne pas avoir entendu parler de situations critiques, comme c’est le cas en Beauce, M. Naud ajoute que les propriétaires sont inquiets.
Plus que le transport de marchandises par rail, ce qui est en jeu actuellement c’est l’alimentation en propane pour le chauffage ou la production, indique Sylvain Naud, qui est propriétaire de Charbon de bois feuille d’érable, à Sainte-Christine-d’Auvergne.
«Pour l’instant, on est sécurisés par nos fournisseurs. Mais si ça s’étire, ça pourrait entraîner la fermeture de l’entreprise», indique-t-il à propos de son entreprise. «À partir du moment où mes fournisseurs arrêtent de livrer, j’ai une semaine d’autonomie», ajoute-t-il.
M. Naud souligne que les entreprises agricoles qui chauffent leurs bâtiments au propane, comme les porcheries, les poulaillers ou les serres, sont en première ligne.
Les Portneuvois ne se sont pas beaucoup manifestés au bureau du député provincial Vincent Caron. Mais quand ils l’ont fait, c’est aussi par crainte de manquer de propane. «Jusqu’à aujourd’hui, une seule entreprise s’est manifestée à notre bureau, une résidence pour personnes aînées qui craint de manquer de propane pour le chauffage», a fait savoir l’attaché politique Guillaume Rosier, le 20 février.
La crise a été déclenchée en Colombie-Britannique il y a deux semaines. Des chefs héréditaires de la Première Nation Wet’suwet’en, dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique, s’opposent au gazoduc Coastal GasLink. Il existe un conflit au sein même de cette nation puisque le conseil de bande a appuyé le projet. Le conflit s’est étendu depuis d’un bout à l’autre du Canada. Le Québec est affecté par le blocus ferroviaire à Belleville, près de Kingston, en Ontario, et celui à Kahnawake, au sud de Montréal, qui empêche la circulation des convois de fret et des trains de passagers.
La Fédération québécoise des municipalités (FQM) a demandé aujourd’hui la levée immédiate des blocus, et «au gouvernement du Canada de prendre tous les moyens raisonnables à sa disposition pour dénouer la crise» qui a «un impact majeur sur l’économie des régions».