Conférences techniques et déploiement des nouveautés des fabricants ont intéressé les producteurs de sirop d’érable de Portneuf lors des Journées acéricoles le 11 janvier à Cap-Santé.
Le Club d’encadrement technique acéricole (CETA) de Portneuf a accueilli une centaine d’acériculteurs de la région lors de l’une des dix Journées acéricoles présentées par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ). Ces journées d’information regroupent des conférences d’experts et des exposants dans le but d’améliorer les performances des érablières et la qualité des produits de l’érable.
La production augmente
«La production acéricole au Québec a augmenté d’environ 10% par année depuis 10 ans», a annoncé Michel Gendron, président du CETA. «Plusieurs nouvelles petites érablières s’établissent tandis que les grands producteurs cherchent toujours à prendre de l’expansion», a-t-il ajouté.
«L’importance de se former est cruciale afin de préserver la santé des érables et d’augmenter leur rendement. On ne peut que s’améliorer en utilisant les bonnes pratiques telles qu’un chaulage approprié», affirme quant à lui l’ingénieur forestier au CETA Patrice Bertrand. «La valeur des érablières a plus que doublé depuis 15 ans», a révélé M. Bertrand.
Nouvelles technologies
Une des conférences portait sur les propriétés du sirop d’érable des évaporateurs chauffés à l’électricité comparativement à ceux au bois, au mazout et aux granules. Le sujet arrive à point au moment où le gouvernement provincial encourage la conversion des évaporateurs à l’électricité.
Ce type d’évaporateurs produit plus de sirop doré tandis que les propriétés recherchées par les consommateurs sont préservées, a indiqué l’ingénieur forestier Martin Pelletier, du Centre Acer, relatant les conclusions d’une étude sur le sujet. Le sirop conserve ses qualités organoleptiques (saveur) et ses antioxydants. Le taux de polyphénol, un antioxydant qu’on retrouve également dans le vin rouge, les agrumes et le chocolat noir, augmente, a-t-on constaté.
L’ingénieur Raymond Bernier, de son côté, conclut que les coûts d’implantation de cette technologie sont équivalents et même inférieurs aux autres technologies dans certaines conditions. L’ingénieur a précisé qu’une évaluation individuelle doit d’être faite, car les coûts engendrés par le passage à l’électricité sont tributaires du nombre d’entailles et même de la main-d’œuvre, et varient donc d’un producteur à l’autre. Cette nouvelle technologie est actuellement utilisée par 2% des producteurs au Québec situés principalement au sud de la province.
Les terres publiques
Ce qui inquiète le plus les producteurs c’est le projet de règlement sur les permis d’intervention sur les terres publiques qui pourrait compromettre l’aménagement de nouvelles exploitations dans ces forêts.
«Il est prouvé hors de tout doute que l’exploitation d’une érablière jumelée à une exploitation forestière ciblée est économiquement plus rentable que la coupe de bois si on respecte les exigences du règlement actuel. Cinquante pour cent des surfaces terrières en érables et en plaines ne seraient plus accessibles advenant l’adoption de ce règlement», s’inquiète l’ingénieur forestier Patrice Bertrand. Une modification de ce projet est fortement souhaitée par les producteurs.
Le CETA, qui compte plus de 70 membres, est actif depuis 26 ans. Il organise une dizaine de formations par année, en plus de fournir le soutien technique d’un ingénieur forestier.
On peut suivre les activités du club sur sa page Facebook.