La campagne électorale de la libérale Annie Talbot a connu un dénouement mi-figue mi-raisin. Si son parti a remporté la victoire le 21 octobre, elle a subi la défaite dans Portneuf – Jacques-Cartier.
Annie Talbot n’en est pas moins satisfaite de la campagne «d’une intensité assez exceptionnelle» qu’elle a vécue. «Ça a été une occasion extraordinaire de rencontrer les citoyens. Ça a été aussi pour moi une occasion de mettre de l’avant des valeurs personnelles, des valeurs que défend le Parti libéral», a déclaré la candidate en entrevue le 29 octobre.
Cette spécialiste de la collecte de fonds souligne la victoire du Parti libéral, de son chef Justin Trudeau, la réélection des deux députés de la région de Québec, Jean-Yves Duclos et Joël Lightbound, et de «tous les ministres au Québec». «On avait des attentes plus élevées, mais on demeure quand même le parti au pouvoir», affirme la candidate qui «félicite publiquement pour sa réélection» le député conservateur Joël Godin.
Dans la circonscription, le Parti libéral a encore moins bien fait qu’il y a quatre ans. Toujours 3e, après le Bloc québécois cette fois, le PLC a vu baisser ses suffrages de 21,5% (13 322 voix) en 2015 à 19,9% (12 876) en 2019.
«Ce ne serait pas honnête de dire qu’il n’y a pas une déception personnelle. J’aurais aimé être une voix forte pour les citoyens», affirme la candidate.
Les défis des libéraux
Lorsqu’on lui demande quels seront les principaux défis à relever, Annie Talbot pointe le résultat du scrutin: «La première réalité c’est d’entendre les messages qui ont été donnés, l’élection qui nous a donné un gouvernement minoritaire. Ici, au Québec, et dans l’ouest du pays. La responsabilité de garder le pays uni et fort en est une des plus importantes, à mon avis», répond-elle.
Elle souhaite que Portneuf – Jacques-Cartier, même dans l’opposition, continue à recevoir des investissements, et profite de ceux qui seront faits dans la région de la Capitale-Nationale.
«J’ose espérer que les députés, qu’ils soient du Parti conservateur ou du Bloc au Québec, nous permettront de faire avancer les projets de notre plate-forme, notamment ceux qui concernent directement les familles, quand ces projets-là viendront à l’étape de projets de loi: la majoration de l’allocation canadienne pour enfants et la réduction des tarifs de cellulaire, qui m’apparaissait très importante pour les familles de Portneuf – Jacques-Cartier», déclare Annie Talbot.
Sa plus grande crainte est de voir reculer les droits des femmes. «Je l’ai dit très clairement le jour de mon investiture. Quoi qu’on dise sur ce qui a été échangé sur M. Scheer, sur sa position personnelle et son engagement comme chef à ne pas ramener ces discussions-là sur la table, c’est difficile de penser une chose et de défendre le contraire. Je continue de penser que ce n’était pas souhaitable pour les femmes de notre pays», soutient-elle.
Mme Talbot ne fait pas de prédiction sur la durée de vie d’un gouvernement libéral minoritaire. Elle ne sait pas non plus si elle sera de nouveau candidate si une élection devait avoir lieu dans les 18 ou 24 prochains mois. «Je vais continuer à rester près des citoyens de Portneuf – Jacques-Cartier. Je ne peux pas aujourd’hui prendre un engagement formel. J’ai besoin de faire le point et voir mes perspectives professionnelles dans les prochains mois», dit-elle.