Les gens et l’argent manquent à CJSR

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Par Denise Paquin
Les gens et l’argent manquent à CJSR
Le directeur de CJSR Denis Gingras, à gauche, en compagnie du directeur de la production Stéphane Lépine. Photo - Denise Paquin

Six mois après la crise qui a emporté sa présidente, son directeur général et deux autres employés, la télévision communautaire CJSR achève sa restructuration.

C’est avec soulagement que Denis Gingras, qui assure la direction générale depuis le printemps, cèdera son poste à son successeur. «Avec ses années de service», Denis Gingras indique qu’il «n’a pas été capable de dire non» quand on lui a demandé de prendre les rênes. Il souhaite prendre du recul maintenant qu’un candidat d’expérience a été choisi. Son nom sera bientôt dévoilé. Il ne cache pas être intéressé par la présidence. Le poste deviendra vacant avec le départ du président par intérim Réal Voyer. Il sera à pourvoir lors de l’assemblée générale en novembre.

Denis Gingras invite les gens de la région à s’engager, comme bénévoles ou dans le financement. «C’est votre télévision. On veut que vous vous en occupiez avec nous autres. À l’assemblée, on a besoin de vous autres», lance-t-il, ajoutant qu’il y a deux sièges réservés aux organismes.

Il n’y a pas que les médias écrits qui sont ébranlés ces temps-ci. À près de 50 ans, CJSR vivote toujours avec un budget d’à peine plus de 200 000$. Elle manque de ressources et de personnel pour couvrir son territoire qui ne cesse de s’agrandir. Aujourd’hui, elle dessert une vingtaine de municipalités, de Saint-Adelphe à Shannon. La Coopérative de câblodistribution de l’arrière-pays (CCAP) diffuse certaines de ses émissions dans toute la Jacques-Cartier.

En plus de préparer son 50e anniversaire, qu’on veut «beau et rassembleur», les gestionnaires misent sur une demande de subvention à Patrimoine Canada pour embaucher un «journaliste civique» durant 18 mois «pour combler nos lacunes». Son mandat sera aussi de former des bénévoles afin d’alimenter la télévision en nouvelles locales.

Les fonds doivent aussi croître. Toutes les sources de financement n’apportent pas assez d’eau au moulin. Même si le câblodistributeur DéryTelecom fait sa part, dit Denis Gingras, les autres moyens, comme le bingo ou la subvention du Programme d’aide aux médias communautaires (PAMEC) ne suffisent plus. Même la carte de membre a perdu son attrait auprès des jeunes.

«On espère une hausse de subvention du PAMEC,» dit le directeur de production Stéphane Lépine. «On a le maximum, 48 000$, parce qu’on fait beaucoup de programmation, explique-t-il. Notre gros problème, c’est que l’on n’a pas accès à la publicité.» Et la publicité gouvernementale, qui doit atteindre 4%, n’est pas au rendez-vous. Tout ça l’amène à conclure: «Il faut revoir notre financement de base.»

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