Les Fermes Mystik à Donnacona: des insectes au menu

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Par Alain Turgeon
Les Fermes Mystik à Donnacona: des insectes au menu
Le président des Fermes Mystik, Marco Poulin, avec un plateau de ténébrions et les sacs d’engrais qu’ils produisent. Photo – Alain Turgeon

Les Fermes Mystik ne couvrent pas des dizaines d’hectares de terrain. Elles sont plutôt discrètes, dissimulées dans un local de la rue du Manoir à Donnacona, d’où son propriétaire souhaite nourrir le monde… avec des insectes.

«Nous voulons faire notre part pour aider la planète à se reconstruire pour les générations futures», dit le propriétaire des Fermes Mystik, Marco Poulin. La compagnie spécialisée en élevage d’insectes comestibles commercialisera dans quelques mois de la farine et des croustilles à base de ténébrions qu’elle élève dans ses installations.

En attendant, l’entreprise reconnue pour laisser une empreinte écologique minime en utilisant l’insecte à son plein potentiel, vient de lancer un engrais fait des déjections de ses vers qui est très efficace pour les cultures.

Marco Poulin est ingénieur de formation. Il s’est lancé dans la production d’aliments à base d’insectes à la suite d’un reportage télé. «C’est le projet d’une vie», dit M. Poulin.

Depuis quatre ans, il travaille avec le Centre de recherche industriel du Québec (CRIQ), l’Université Laval, la Polytechnique et de nombreux laboratoires pour mettre au point ses produits. Il en est à la 6e transformation et le propriétaire veut continuer de développer d’autres produits. Tout est certifié de A à Z, affirme-t-il.

M. Poulin croit qu’il faudra utiliser les insectes pour réussir à nourrir la population. La farine fait à base de ses insectes contient 53% de protéine. Il veut aussi faire de l’huile.

Il est conscient qu’il faudra du temps pour convaincre la population d’avaler des insectes, mais il estime que les mentalités changeront d’ici dix ans. Une grande proportion de la population est déjà prête pour la farine, dit-il. L’acceptation est plus générale quand le produit est transformé.

L’engrais

En attendant, tout le monde possède une plante ou un jardin, s’est dit M. Poulin. L’engrais est récupéré, tamisé et emballé sans additifs chimiques. «C’est 100% québécois, 100% naturel et l’engrais a été certifié en laboratoire», précise M. Poulin. La mission et l’orientation de l’entreprise sont basées sur le développement durable. L’emballage est recyclable et compostable. «On veut être logique avec ce qu’on fait», note le propriétaire.

C’est un produit de niche, très rare. M. Poulin dit qu’il a préféré attendre d’avoir des quantités suffisantes avant de mettre ses produits en marché. L’engrais possède toutes sortes de vertus. Il est excellent pour stimuler l’enracinement, la croissance et la floraison. Sa dégradation est lente (deux à trois mois). Il est utilisé en agriculture biologique. Il est sec et presque sans odeur et ne brûle pas les cultures.

Il est vendu au Centre de rénovation Germain, chez L’épicière du comté et au Magasin général à Donnacona et chez Multi-Feuillages à Neuville et à la Pépinière Moraldo de Saint-Augustin-de-Desmaures.

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