Profession : initiatrice de changement

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Par Francis Beaudry
Profession : initiatrice de changement
Engagée dans le domaine de l’environnement depuis toujours, Marie-Ève Leclerc est maintenant chargée de mobilisation chez Équiterre, à Québec. Photo – Francis Beaudry

Alors que les enjeux environnementaux et la lutte aux changements climatiques font de plus en plus les manchettes, des gens de tous les horizons sont appelés à contribuer à la cause. La présidente de la Table de concertation en environnement de Portneuf Marie-Ève Leclerc est de ceux-là.

Vous l’avez sûrement croisée dans des événements environnementaux et citoyens, ou au Marché public de Deschambault. Marie-Ève Leclerc est une citoyenne engagée et une actrice de changement dans sa communauté et maintenant à l’échelle de la province.

Si elle n’était pas prédestinée à s’engager publiquement en raison de sa timidité, la native de Donnacona fait maintenant de la mobilisation citoyenne son occupation principale.

Influencée par sa mère et ses tantes qui ont toujours été engagées socialement, c’est son père qui l’a poussée à le faire en environnement.

Alors qu’elle était toute heureuse de l’arrivée des bacs de recyclage dans Portneuf, elle s’est butée à son père qui lui a lancé: «Si tu penses que je vais trier mes déchets! Je n’ai jamais fait ça de ma vie, ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer.»

Selon Marie-Ève Leclerc, cette interaction l’a poussée à la rébellion et à s’impliquer davantage dans la lutte aux changements climatiques et pour l’environnement.

Une locomotive

Après un baccalauréat en biologie, une maîtrise en agroforesterie et une formation en développement rural intégré, c’est l’engagement qui occupe le temps de Marie-Ève Leclerc.

Instigatrice du projet de jardin communautaire de Donnacona en 2003, projet qui va s’implanter pour de bon dans la communauté, elle va ensuite se retrouver au sein du comité d’embellissement de Donnacona et à oeuvrer à divers projet et initiatives qui ont comme objectif de protéger l’environnement. «Je voulais montrer aux gens que les carottes, ça ne pousse pas dans les sacs de plastique», explique-t-elle.

Après avoir lutté contre le projet de pipeline Énergie Est et comme organisatrice contractuelle pour Équiterre, Marie-Ève Leclerc est maintenant responsable de la mobilisation citoyenne de façon permanente pour cet organisme.

Elle est chargée d’organiser des manifestations et de coordonner des actions sur le terrain. La tâche qui lui est confiée c’est toute sa vie. «Le matin, quand je me lève, je ne vais pas travailler, je m’en vais vivre ma passion», se réjouit-elle.

Pour travailler dans un domaine comme celui de l’environnement, il faut être dévoué à la cause. «C’est un état de lutte constante. Il est important de garder l’espoir de faire changer les choses», affirme-t-elle.

Le changement à la sauce régionale

L’enjeu des changements climatiques en est un de survie de l’humanité, selon Marie-Ève Leclerc. «La Terre ne se pose pas la question si elle va protéger les humains parmi tant d’autres espèces», rappelle-t-elle.

Dans un contexte d’éloignement des grands centres, c’est notamment sur le cheval de bataille de l’aménagement qu’elle concentre ses efforts. L’omniprésence de l’automobile est une raison de «revoir le modèle de développement des villes», selon elle.

Pour enrayer le problème qui provient «d’un manque de vision globale des villes», Marie-Ève propose un changement radical dans l’urbanisme pour favoriser moins de transport. «Quand la maison brûle, ce n’est pas le temps de faire comme d’habitude», dit-elle.

Pour l’environnementaliste, il est temps d’adapter le modèle de développement des villes, qui date des années 1950, en fonction des enjeux du climat. L’objectif: des villes qui vont favoriser leur développement sans la voiture et qui vont le faire sans accaparer plus de terres agricoles. «Toutes les solutions existent, il suffit de les mettre en pratique», affirme Mme Leclerc.

Portneuf peut aussi faire sa part

L’année 2019 sera importante sur le front de l’environnement. Après le dépôt de la Déclaration d’urgence climatique à la MRC de Portneuf, qu’elle n’a pas adoptée, les activités du Jour de la terre, dont l’encerclement de l’Assemblée nationale, plusieurs autres gros dossiers environnementaux sont à l’ordre du jour.

Les élections fédérales prendront beaucoup de place. La Table de concertation en environnement de Portneuf prévoit déjà inviter tous les candidats à exposer leurs idées et positions de leurs partis lors d’un débat.

Des conférences sur l’électrification des transports et sur le mode de vie zéro déchet seront aussi organisées.

 

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