Une ligne de vie pour la sécurité des agriculteurs

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Par Denise Paquin
Une ligne de vie pour la sécurité des agriculteurs

La Ferme G. Grandbois et fils, à Saint-Casimir, dispose d’un équipement de sécurité unique sur le territoire de la Fédération de l’UPA Rive-Nord: une ligne de vie.

Désormais, lorsque Gilles Grandbois monte faire une vérification à la tête de l’un de ses trois silos, à 100 pieds dans les airs, il ne craint plus de faire une chute.

L’agriculteur a fait la démonstration de sa nouvelle acquisition devant la trentaine de participants de Portneuf et de la Mauricie à la journée de prévention à la ferme le 23 avril. La journée organisée dans le cadre de la Semaine de prévention des accidents à la ferme visait à les sensibiliser aux dangers des chutes et aux moyens de les prévenir.

Métier risqué

Habitués à travailler avec des animaux, de la machinerie et dans des conditions difficiles, les agriculteurs se croient immunisés contre le danger.

Les statistiques prouvent cependant que leur métier en est un à haut risque. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a enregistré une moyenne de 1261 blessures à la ferme entre 2013 et 2017 au Québec. Les chutes ont causé 25% de celles-ci. Un agriculteur ou son employé peut glisser ou trébucher, mais deux fois sur trois, il tombe… d’un tracteur, d’une structure en construction, d’une échelle ou autre.

Nouveau règlement

Grimper au haut d’un silo est une manoeuvre périlleuse que les agriculteurs n’ont pas le choix de faire à l’occasion. «Quand on fait le remplissage, il arrive que ça bloque dans le tuyau. Même si nous avons des caméras, des fois il faut y aller pour le débloquer», explique Gilles Grandbois.

Depuis le 3 janvier 2019, les échelles qui sont installées sur un silo, munies ou non d’une crinoline, doivent être pourvues d’un dispositif antichute.

Il s’agit d’un câble fixé aux deux extrémités de l’échelle, auquel est rattaché un système de rétention. Celui qui monte l’échelle endosse un harnais qui est retenu au câble par un coulisseau. S’il perd pied, le mécanisme bloquera sa chute. Le coût d’achat de l’équipement est d’environ 1800$.

Les propriétaires de silos avec échelle fixe entourée d’une crinoline disposent d’un droit acquis, une clause «grand-père» qui ne les oblige pas à installer le dispositif antichute.

Des représentants de la CNESST, du CIUSS et des compagnies Silo Supérieur et Simplex ont participé à l’après-midi d’information à la ferme de Saint-Casimir.

Gilles Grandbois escalade l’échelle de son silo muni d’une ligne de vie.
On voit bien le harnais relié au câble du dispositif antichute.
Les inspectrices de la CNESST Kareen Robertson et Sandrine Aubin-Dumas ont expliqué le nouveau règlement.
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