Le manufacturier de structures de bois Freneco, à Portneuf, vient d’accueillir ses premiers travailleurs immigrants. Et son PDG, Jean Frenette, souhaite déjà leur retour en 2020.
Compte tenu de ses besoins pressants de main-d’oeuvre, Freneco ne pouvait attendre que le projet-pilote se concrétise. «Ça faisait trois ans qu’on y pensait», explique M. Frenette. «On a lancé notre processus en parallèle avec l’entreprise Ferme, qui a beaucoup d’expérience», précise-t-il.
Ce sont donc 12 Mexicains qui sont arrivés à Portneuf le 8 avril pour vivre leur première expérience de travail au Québec, avec tout ce que cela implique d’adaptation.
«On avait peur que la langue soit un obstacle, mais nous avons deux personnes parfaitement bilingues [français-espagnol] dans l’usine. Ça facilite leur intégration. Ça s’est très bien passé», indique M. Frenette. Il ajoute que l’entreprise a acheté une maison pour héberger ses nouveaux employés.
Si M. Frenette a un regret, c’est de ne pas pouvoir en accueillir plus. «C’est de 24 dont avait besoin!» lance-t-il. Les règles fédérales limitent à 10% le nombre de travailleurs étrangers dans une entreprise. Avec 120 employés, Freneco a fait la demande maximale.
Ces règles obligent aussi les employeurs à refaire une demande chaque année, sans savoir si les travailleurs qu’ils ont formés, et qui ont une garantie d’emploi de 10 mois, reviendront. «On souhaite que ce soient les mêmes l’an prochain», affirme Jean Frenette qui se prépare à refaire une demande.
Le manque de main-d’oeuvre au Québec est là pour durer encore une dizaine d’années au moins. «C’est la fin d’un cycle. Les baby-boomers prennent leur retraite, il n’y a pas assez de travailleurs pour les remplacer», explique Jean Frenette. Il prévoit que les gouvernements devront assouplir leurs règles afin de faciliter l’embauche, car trouver des travailleurs sera encore plus difficile dans les prochaines années.