Le «héros» d’Éric Lapointe fait jaser le monde

Photo de Denise Paquin
Par Denise Paquin
Le «héros» d’Éric Lapointe fait jaser le monde

Le sculpteur Éric Lapointe aime que ses oeuvres suscitent la discussion. Sa spectaculaire statue de Jean Béliveau, dévoilée le 21 novembre devant le centre Vidéotron à Québec, n’a pas fini de faire jaser.

Les animateurs radio de Québec qui ont qualifié «d’affreuse» et de «laide» l’oeuvre «Briser la glace» n’ont pas offusqué Éric Lapointe. La controverse autour de sa statue du «gros Bill» réjouit même l’artiste de Deschambault-Grondines, qui invite ses détracteurs à aller la voir.

«La polémique, ce n’est pas grave, c’est une occasion de se parler», a-t-il déclaré au Courrier au sortir d’une entrevue avec Jeff Fillion, à CHOIX Radio X, le 27 novembre.

Ceux qui s’attendaient à voir une copie du bronze qui orne l’entrée du centre Bell à Montréal seront déçus. La structure éclatée d’aluminium bleu glacier de 28 pieds de haut par 30 de large est tout sauf convenue.

La commande de la Ville de Québec était claire: «Nous, on veut quelque chose de vraiment éclaté, artistique, différent, qui va faire que les gens vont vouloir venir le voir. On a atteint nos objectifs», a déclaré le maire Régis Labeaume lors du dévoilement de l’oeuvre.

«Quel est l’intérêt de voir le derrière des oreilles de Jean Béliveau?» demande le sculpteur. «Ce que je veux, c’est voir l’image mythique, la légende, un héros qui sort de la glace», affirme celui qui fait ce métier depuis 25 ans et auquel on doit les anges du cimetière de Deschambault.

La technique de l’anamorphisme consiste à décomposer une image sur plusieurs plans. L’oeuvre d’abord illisible ne se révèle au spectateur qu’à un point précis d’observation. À Québec, ce point est une plaque en forme de rondelle de hockey.

La conception de «Briser la glace» a pris un an et demi. La couleur de la peinture inspirée du bleu des glaces du fleuve Saint-Laurent a été faite sur mesure. L’Atelier du bronze d’Inverness a réalisé l’oeuvre d’aluminium, choisi pour sa légèreté et sa durabilité.

Le projet de 200 000$ a été financé à parts égales par la Ville de Québec et la Commission de la Capitale nationale.

Il s’agit de la première de cinq oeuvres qui borderont l’allée commémorative dédiée au hockey, située place Jean-Béliveau.

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