L’ambulance l’éloigne de sa chambre d’hôpital

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Par Steeve Alain
L’ambulance l’éloigne de sa chambre d’hôpital

Une famille en deuil dénonce le protocole ambulancier instauré dans la région, qu’elle qualifie «d’absurdité du système de santé dont sont prisonniers les Portneuvois de l’est de Portneuf».

Manon Morissette, de Cap-Santé, dit que sa famille a vécu un calvaire le 16 juin dernier alors que sa sœur Nathalie (photo) vivait ses derniers jours.
Manon Morissette, de Cap-Santé, dit que sa famille a vécu un calvaire le 16 juin dernier alors que sa sœur Nathalie vivait ses derniers jours. Nathalie, atteinte du cancer, était hospitalisée en soins palliatifs à l’hôpital Saint-Sacrement à Québec depuis le 4 juin lorsqu’elle a obtenu une permission spéciale de son médecin traitant pour passer la fin de semaine des 16 et 17 juin chez elle à Cap-Santé. Selon Manon, il s’agissait pour sa sœur d’une dernière chance de revoir sa maison et les siens. «Nous avions fait part au médecin de l’aberrante situation qui prévaut dans Portneuf pour les transports en ambulance au cas où ma sœur aurait des problèmes pendant la fin de semaine», relate Mme Morissette. «Le médecin nous avait assuré qu’il n’y aurait aucun problème et qu’elle serait immédiatement ramenée à Saint-Sacrement étant donné son état. Elle avait sa chambre d’hôpital déjà à elle, elle avait son bracelet d’hôpital au poignet et elle avait une jaunisse depuis deux semaines», précise Manon. Ambulance L’état de santé de Nathalie, une infirmière, s’est subitement détérioré le 16 juin et la famille a dû appeler une ambulance. «Et c’est là que l’absurdité du système de santé dont sont prisonniers les Portneuvois de la partie est de Portneuf nous a été imposée de force», dit Manon. Ambulanciers sur place et responsables ont échangé entre eux et la famille avait compris que Nathalie serait transportée à l’hôpital Saint-Sacrement. Mais ce ne fut pas le cas. La décision a changé au bout de la rue, raconte Manon. Nathalie a été amenée à l’urgence de Saint-Marc-des-Carrières, tandis que la famille s’est dirigée à Québec. «On ne savait pas qu’elle s’en allait [à Saint-Marc]. On attendait, on attendait», raconte Manon. Nathalie est revenue dans sa chambre à l’hôpital Saint-Sacrement environ une heure et demie plus tard, après avoir roulé une centaine de kilomètres en ambulance, plus du double de la distance entre Cap-Santé et Québec. Elle aurait été transportée dans deux ambulances différentes. Nathalie Morissette est décédée le lendemain à l’âge de 51 ans d’un cancer du sein. Critique Aujourd’hui, Manon n’en veut pas aux ambulanciers, mais plutôt au système en place dans Portneuf. «Les ambulanciers ont été très gentils», souligne la dame qui dit que ce ne sont pas eux qui décident. «Nous comprenons que les Portneuvois du nord du comté doivent d’abord passer [par les urgences] à Saint-Raymond et ceux de l’ouest par Saint-Marc. Mais [pour] nous, ceux de l’est qui sommes plus près des hôpitaux de Québec […] cette politique met carrément nos vies en danger», exprime Manon Morissette. Le CIUSSS de la Capitale-Nationale a déjà indiqué que le choix de diriger les ambulances vers les urgences locales a été fait afin d’avoir une meilleure couverture ambulancière dans la MRC. Selon le protocole, les cas majeurs sont transportés directement vers Québec.

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