Elles sont flamboyantes, extravagantes et touchantes! Ce sont les vedettes de «La Cage aux folles» à l’affiche jusqu’au 16 juin au Moulin Marcoux de Pont-Rouge. Le Théâtre de Pont-Rouge a misé juste en offrant un spectacle à grand déploiement pour son 30e anniversaire, reprenant un succès d’il y a 20 ans. Les 13 comédiens, que nous avons vu à l’oeuvre lors de la générale jeudi, en mettent plein la vue avec leurs robes, perruques et talons hauts! On connaît l’histoire: Jean-Michel (Charles Bertrand), fils d’un tenancier de club, Georges (Daniel Dussault), veut épouser la fille d’un député ultra catho et anti-gai (Michel Dostie) qui souhaite fermer les clubs. Un souper doit réunir les deux familles, mais le conjoint efféminé de Georges, Albin (René Cossette), ne cadre pas dans le portrait. À ceux qui pourraient dire que la pièce écrite par Pierre Mondy en 1973 a vieilli, on répond qu’on joue bien toujours Molière! Et pourquoi bouderait-on le plaisir de voir Albin casser (encore) sa biscotte? La metteure en scène Geneviève Boivin a prévu le coup et remanié l’adaptation qu’en avait faite Denis Bouchard en 2000. «J’ai enlevé tout ce qui avait mal vieilli. J’ai fait des coupures énormes et changé des personnages», a-t-elle expliqué lors de la générale jeudi. Elle a aussi transporté la comédie dans le monde de la Drag Queen, avec ses personnages outrageusement maquillés, à la Mado Lamothe, et ses numéros de lipsync. Les comédiens ont suivi des cours de maquillage et de démarche pour faire leurs numéros. Le rideau n’est pas encore levé qu’on voit apparaître la sexy Crystal (Alexandre Manceau) qui nous chante «Bye, bye, mon cowboy». Nous voici à la Cage aux folles et «the show must go on»… En plus de souligner la performance générale des comédiens, il faut donner une mention au trio central ainsi qu’à Bruno Delisle (Mercedes) et à Jacques Bédard (Thodor) qui peut enfin utiliser ses talents de danseur professionnel. Les numéros de lypsync sont très réussis, il y a des surprises et la finale, sur la chanson «This is me», est impressionnante! Si Geneviève Boivin a utilisé au maximum les possibilités de la petite scène du Moulin Marcoux, on rêverait d’une plus grande scène pour voir s’étaler tout ce talent à sa pleine mesure!